PERAZZI, la WESTON des fusils

PERAZZI, célèbre marque italienne, est le seul fabricant d’armes lisses à proposer du sur-mesure, pour que le tireur fasse véritablement corps avec son arme. Nous sommes allés dans son fief italien de Botticino, en compagnie de clients de la marque prestigieuse.
« À la façon des dragons de nos anciennes légendes, les armes ont choisi de naître en des lieux beaux et mystérieux, où s’unissent les inconciliables : l’eau et le feu, le fer et le bois. » Cette matinée d’automne ensoleillée illustre bien la jolie phrase de Dominique VENNER*.

Nous venons d’arriver à la manufacture lombarde PERAZZI. Son bâtiment rouge vif rappelle un rubis serti entre les oliviers et des falaises de marbre beige. Tout juste la porte franchie, la sculpture en bronze d’un épagneul breton, grandeur nature, semble nous faire la fête. En face, la périphérie du grand salon est circonscrite par des râteliers couverts de fusils.

Quant à la cimaise, ses murs sont tapissés des photos souvenirs des exploits des champions tirant avec des fusils PERAZZI. Dans l’angle droit, nous reconnaissons George DIGWEED, brandissant victorieusement un trophée de champion du monde. II est le tireur le plus capé de l’histoire du tir, avec 28 titres mondiaux. Nous prolongeons la visite en pénétrant dans le sanctuaire du gigantesque atelier. Tandis qu’à droite, dans une antichambre vitrée une jeune femme, loupe sur les yeux, grave une bascule. Mauro PERAZZI, le fils du créateur de la manufacture, Daniele, accueille chaleureusement Alain GENDREAU.



Gaël POINSOT, le champion du monde de Parcours de Chasse 2021, Charles BARDOU, le français le plus titré, et George DIGWEED, le meilleur tireur de notre époque, tirent tous avec des PERAZZI.
« CHAQUE PERAZZI EST UNIQUE »
Rappelons qu’en janvier 2016, le groupe TRANCHANT, groupe familial connu pour ses casinos, mais aussi fondateur des Shooting Club en 2011, est devenu l’importateur exclusif de PERAZZI pour la France. Au sein du groupe, c’est Alain GENDREAU qui préside aux destinées de la marque. « Chaque PERAZZI est unique », aime-t-il rappeler.

Aujourd’hui, Alain accompagne quelques clients privilégiés pour choisir leur nouveau fusil. Fidèles de la marque, ils bénéficieront directement de l’expertise des artisans PERAZZI et de Mauro. Dans le monde du tir, Alain est réputé d’une part pour son palmarès (multiple médaillé aux championnats de France, d’Europe et du monde, en Compak Sporting et Parcours de Chasse), et d’autre part pour sa compétence à réaliser les plans de PERAZZI sur-mesure. Si l’acquisition d’un tel fusil vous convainc, votre armurier vous mettra en relation avec Alain, qui vous accompagnera à toutes les étapes d’acquisition d’un fusil véritablement unique afin de décupler vos performances au tir.

Dans le saint des saints, ces clients pourront ainsi choisir sur les conseils d’Alain et de Mauro : un modèle de fusil, la veinure d’un noyer dans le magasin des bois, voire, une gravure ornementale pour leur future bascule. Les maîtres graveurs de PERAZZI réaliseront selon leurs désirs la gravure de leur choix, de la plus simple à la réalisation la plus complexe et la plus personnelle.


SUR-MESURE
Mais surtout, ils bénéficieront d’une arme sur-mesure dans un délai d’environ 6 mois pour un prix de départ d’une dizaine de milliers d’euros. PERAZZI est la seule manufacture, à la façon du bottier limousin WESTON, à offrir ce service. À cette fin, Alain rédige un cahier des charges où sont consignées les mesures et les demandes particulières de son client.


La manufacture réalisera ensuite le contenu de cette fiche de travail comme un tailleur découpe un vêtement d’après patron. Bref, les bénéfices attendus d’un PERAZZI sur-mesure n’ont rien à voir avec ceux d’une simple mise à conformation, ni même d’une crosse sur-mesure.
BIEN PLUS QU’UNE MISE À CONFORMATION
L’efficacité d’un fusil est obtenue pour un tireur donné, par la concordance précise entre son poids, son équilibre, sa balance, son pointage, sa mise en joue et à l’épaule. Sans oublier une balistique propre à son utilisation.
À cette fin, le cahier des charges d’Alain GENDREAU détaille des critères essentiels :
1 – Le poids total du fusil Il dépend de la force musculaire du tireur, de son style ou encore de sa fonction. On conçoit qu’un enfant de 12 ans ou une femme de 50 kilos n’utiliseront pas le même matériel qu’un colosse de 120 kilos.

2 – Le poids des canons
Leur longueur, l’épaisseur, les bandes intermédiaires et supérieures contribuent à l’équilibre général. Certains tireurs souhaitent un équilibre neutre, voire un peu à l’arrière de l’axe de basculage. Dans ce cas, la balance de l’arme est plus vive lors de l’épaulé. À l’inverse un léger porte-à-faux avant lestera la main sur la longuesse, permettant ainsi un meilleur contrôle des trajectoires. Le diamètre interne des tubes (ou âme) associé au chokage (fixe ou amovible) influencera quant à lui la balistique.

3 – Les dimensions de la crosse

- La poignée : sa forme est très souvent de forme pistolet sur nos superposés modernes. Bien étudiées ses cotes permettent à la main de se caler, en position assez verticale, et surtout sans jamais casser le poignet, pour éviter, lors des épaulements successifs, la survenue de gênes et de douleurs. Son volume, d’une préhension agréable, possèdera utilement un renflement au niveau de la paume. Une poignée de crosse est dessinée correctement si, en main, la queue de détente se positionne au milieu de la première phalange de l’index.

- La longueur de crosse : elle est mesurée depuis la détente au milieu de la plaque de couche. La longueur minimum de la crosse doit être définie de manière à ménager une distance suffisante entre le pouce et le nez en position épaulée. Cette mesure est complétée par 2 autres cotes, la longueur au talon et la longueur au bec de crosse. L’angle obtenu verticalement par rapport à la ligne de visée se nomme la tombée (ou pitch). Sa valeur (environ 90°) sert, en complément de la plaque de couche, à parfaitement positionner la crosse au creux de l’épaule. Par exemple, une crosse avec trop de bec risquerait de blesser un tireur un peu enrobé.

- La pente au busc : c’est l’angle vertical formé par le sommet de la crosse avec la ligne de visée. Elle est déterminée par 2 valeurs principales. La hauteur en tête de busc et la hauteur au talon. Cette dernière est liée à la longueur du cou du tireur. Une troisième valeur intermédiaire, ou pente à la zone d’appui, détermine la position de l’œil en hauteur par rapport à la bande.
- L’avantage : c’est l’angle horizontal de la crosse par rapport à l’axe des canons. On voit trop souvent des crosses trop avantagées au talon. L’idée semble bonne pour aligner l’œil latéralement sur la bande. Mais en réalité, bien souvent, son effet néfaste sera de sortir la plaque de couche du creux de l’épaule, ce qui sera très préjudiciable au confort de tir. On devrait donc avant tout aligner l’œil latéralement sur la ligne de visée en jouant sur l’épaisseur de la crosse à la zone d’appui. En revanche, l’avantage au bec de crosse est toujours nécessaire afin d’éviter le vrillage vertical des canons.

Toutes ces mesures prises, les petites mains de PERAZZI se mettront à l’œuvre pour réaliser les pièces du fusil. Le client bénéficiera du savoir-faire des artisans de la marque, crossier, monteur à bois, ajusteur, graveur, quadrilleur, etc. La conjonction du sur-mesure et d’un artisanat de haute volée, garantira à l’heureux acquéreur d’un fusil PERAZZI, l’excellence et une parfaite symbiose avec son arme. « Chacun doit oublier son fusil, sans oublier qu’il tue », disait Paul VIALAR**. Tout est dit. Seul un fusil sur-mesure permet véritablement au tireur de donner toute… sa mesure, en devenant son véritable prolongement.



* Dominique VENNER : auteur français du XXème siècle, connu pour ses écrits cynégétiques et historiques.
** Paul VIALAR : romancier français du XXème siècle.