Objectif Mars !

Objectif Mars !

Entre nous, quel succès ! Le bilan des manifestations pour défendre la ruralité, du 4 au 18 septembre, est plus que positif. Plus de 60.000 personnes se sont mobilisées partout en France, en réaction à l’interdiction de chasses traditionnelles. Ayant manifestement perçu la colère des chasseurs à quelques mois des élections présidentielles, le gouvernement a fait marche arrière en prenant des arrêtés pour autoriser à nouveau tenderies, pantes et matoles. Il s’est aussi engagé à cesser d’enquiquiner les chasseurs de gibier d’eau qui, depuis des années étaient victimes de mesures ubuesques de transport et de détention de leurs appelants. Ceci au motif d’empêcher la propagation de la grippe aviaire. Mais, il s’agissait plus d’un principe de précaution politique que sanitaire. Faut-il voir dans ces annonces, reconnaissons-le bienvenues, la raison de la grande modération de la Fédération Nationale des Chasseurs à l’égard du pouvoir en place, et particulièrement Barbara POMPILI ? Sa démission était pourtant le mot d’ordre de ces manifestations. Si nos responsables semblent ne pas vouloir se fâcher avec le gouvernement, les manifestants n’ont pas baissé la garde, et notre ministre est clairement dans leur collimateur. À raison sans aucun doute, quand on connait l’estime qu’elle nous porte.

JULIEN BAYOU DIT TOUT HAUT CE QUE BARBARA POMPILI PENSE TOUT BAS

D’ailleurs, la même semaine, son compère et secrétaire national d’Europe Écologie les Verts (EELV), Julien BAYOU, a clairement exprimé ce que Barbara POMPILI ne peut dire à son poste. Ainsi, si la pensée d’EELV vous avait par bonheur échappé, vous me pardonnerez de vous en affliger. Mais, à l’évidence nous ne vivons pas sur la même planète. Pour eux, nous sommes de riches urbains, brutaux et tuant à l’occasion nos compagnes (France Info). Riches ? Jusqu’à preuve du contraire ce n’est pas passible des tribunaux. Mais factuellement, nous sommes majoritairement issus de milieux populaires. Urbains ? Il est vrai que dans une société de plus en plus citadine, mathématiquement il y a plus de chasseurs urbains. Mais nous sommes encore nombreux à vivre à la campagne à mi-temps ou temps plein*. Qu’on se le dise, la ruralité est davantage liée à un état d’esprit, qu’à un code postal. Enfin, quant au fait d’être des brutes qui terrorisent la population et tuent à l’occasion leurs moitiés, mieux vaut en rire ! Mais nous voilà prévenus. Si nous ne maintenons pas la pression pour défendre notre mode de vie, il y a fort à craindre que tout nous soit interdit dans les années à venir. Alors pour tous les petits hommes verts…kaki, revêtus d’une chasuble orange, l’objectif est clair. Tous à Paris le 5 mars pour mettre sur orbite la grande manifestation unitaire de défense de la ruralité. Bien qu’à l’initiative de la FNC, elle sera aussi celle des agriculteurs, des éleveurs, des pêcheurs, etc. Mais en attendant, profitons des plaisirs bien terrestres qu’octobre nous procure, avec une pensée toute particulière pour d’autres modes de chasse traditionnels, ceux de la palombe dans le Sud-Ouest.

* Une étude du BIPE de 2016 indique que les groupes de chasse sont majoritairement constitués de ruraux (46%), ou qu’il y a plus de ruraux que d’urbains (26%). Seuls 4% des groupes de chasseurs sont constitués en majorité d’urbains.