Le collier de la reine… Brigitte

Le collier de la reine… Brigitte

Entre nous, il n’y a pas que de mauvaises nouvelles en ce début d’année. Nous parlons bien sûr des annonces gouvernementales sur la sécurisation de la chasse. Si l’interdiction de la chasse le dimanche a été écartée par le gouvernement, et que nous pouvons tous nous en réjouir, nous pouvons aussi être certains que cette « idée » reviendra sur la table. Le partage d’une nature, qui selon l’expression consacrée appartient à tout le monde, mais s’épanouit sur des territoires qui eux ne sont pas à tout le monde, fera à coup sûr l’actualité législative dans les prochaines années.

Au-delà de la pratique de la chasse, l’enjeu réel est de trouver des solutions pour que l’aspiration grandissante et bien compréhensible de profiter de la nature soit néanmoins compatible avec la propriété des territoires. Mais, sauf à remettre en cause notre modèle de société dont la propriété privée est l’un des fondements, cela passera par des efforts de connaissance, donc de formation de part et d’autre.

En ce qui concerne les chasseurs, les efforts à fournir concernent indéniablement la sécurisation de la pratique. Les formations du permis de chasser, les formations décennales à la sécurité mises en place par les fédérations de chasseurs et dont le gouvernement annonce le renforcement, et surtout les statistiques sécuritaires bien orientées attestent de la prise de conscience et des efforts entrepris pour annihiler les accidents.

Mais, pour ceux qu’on a coutume de rassembler dans un terme fourretout et générique d’autres usagers de la nature, les connaissances à acquérir ne sont pas moindres, mais plus difficiles à dispenser. C’est en effet le rôle des médias, en relai des politiques, que d’informer ce grand public. Qu’il nous soit permis de douter que la chose soit bien faîte…

Aussi, permettons nous de suggérer à ces médias de mener une véritable enquête sur la portée de l’une des dernières lubies de nos élus. En effet, dans un rare élan d’union nationale, sans doute pensant s’offrir une virginité à bon compte sur le dos de la factice cause animale, les députés ont voté en première lecture l’interdiction des colliers de dressage et colliers dits « électriques » pour chiens et chats.

C’est la Fondation Brigitte BARDOT qui avait amené ce sujet à l’ordre du jour des députés, qui n’ont manifestement pas pris la peine de vérifier l’argumentaire de l’honorable fondation qui dépeint ces accessoires comme des engins de torture. Pourtant, il y a bien longtemps que l’ex-égérie du peuple français a fait la démonstration de ces outrances. A minima, certains des élus du peuple auraient-ils pu se poser quelques questions.

Certes, ces colliers mal utilisés peuvent avoir des répercussions psychologiques négatives sur un chien. Mais ni plus ni moins que n’importe quel outil. Un tournevis planté dans le ventre, une fourchette dans la main, une boucle de ceinture asséné sur le râble de Médor auront le même effet délétère et pourtant on n’interdit pas les accessoires de cuisine, de bricolage, ou la maroquinerie.

N’en déplaise à nos élus, qui ne le sont pas que par les amis de Brigitte BARDOT, ces colliers ont pour vocation d’éduquer, en appliquant au besoin une sanction comme le fait la chienne éduquant ses chiots. Les chiens entre eux établissent des rapports et une hiérarchie à coup de crocs, ce qui n’est pas agréable mais pédagogique. En psychologie canine, la carotte comme le bâton sont indissociables.

Grâce à la bienveillance de Brigitte BARDOT et à l’inconséquence de nos députés il faut s’attendre, entre autres, à ramasser nos chiens écrasés au bord des routes et à quelques problèmes de voisinage pour aboiements intempestifs.

Mais, restons optimistes, les sénateurs, censés être un peu plus instruits des réalités de terrain apporteront peut-être de salutaires modifications à ce projet de loi. A défaut du retour du bon sens, attendons-nous aussi à l’interdiction des clôtures électriques et à récupérer des bovins sur les voies ferrées et des sangliers dans les blés. Dans ce cas, les députés pourront voter le transfert de l’indemnisation des dégâts agricoles des fédérations de chasseurs à la Fondation Brigitte BARDOT.