L’électronique au service du chien et du chasseur
Colliers de dressage, sonnaillons électroniques (beepers), colliers de repérage, l’électronique fait désormais partie de la panoplie du chien de chasse. Mais, malgré tout l’intérêt que revêtent tous ces nouveaux outils, le dressage n’en demeure pas moins essentiel.
MATIÈRE À DÉBAT
Pas une chasse au chien courant, pas une chasse au chien d’arrêt où l’on ne voit désormais nos compagnons avec ces colliers, qu’ils soient électriques, de repérage ou sonnaillons électroniques (beepers). Des instruments, pour certains d’entre eux, qui sont encore l’objet de débats passionnés. Pour les uns, ils peuvent faire souffrir le chien ; pour les autres, cette technologie doit faire partie intégrante du chasseur du XXIème siècle, et force est de reconnaître qu’elle rend de précieux services.
POUR RETROUVER
Chaque appareil a un usage bien défini et précis. Dernier arrivé en date, et qui ne souffre d’aucune contestation « éthique », le collier de repérage : grâce à la technologie du GPS, il permet de savoir où sont les chiens après une chasse en battue, ou lors d’une recherche au sang ; un système qui permet à bien des propriétaires de chiens courants d’éviter de perdre leurs compagnons plusieurs heures, voire des jours. Allié au GPS, ce type de collier permet de repérer un chien à dix mètres près ,et à plusieurs kilomètres, quelque soit la topographie, grâce à un système fonctionnant par satellite. Le chasseur peut repérer ces chiens grâce à un boitier dédié, ou via son smartphone en ayant téléchargé une application.
En France, plusieurs sociétés (GARMIN, NUM’AXES, DOGTRACE…) commercialisent ce produit dont il faut toutefois savoir que, légalement, il ne peut être utilisé qu’après l’action de chasse dans le seul but de rechercher les chiens, et non pour les suivre pendant l’action de chasse.
POUR REPÉRER
Autre variante de la technologie : le beeper électronique. Cet appareil émet un signal en continu quand le chien, qui en est équipé, est à l’arrêt sur un gibier depuis quelques secondes, signalant sa position à son maître. Un autre « bip » retentit environ toutes les dix secondes quand il est en mouvement. Bref, avec un tel instrument, un chasseur en sous-bois peut aisément retrouver son chien, quand il ne le voit plus ou quand il ne l’entend plus. Cette technologie est contestée par certains pour des raisons éthiques ; le chasseur repère son compagnon à une plus grande distance que s’il n’était équipé que d’une seule cloche, lui donnant plus d’occasion de tir.
POUR FACILITER LE DRESSAGE
Mais sans nul doute, l’appareil qui reste le plus employé demeure le collier électrique de dressage, apparu il y a un peu plus de 25 ans. Cet appareil permet d’envoyer à distance, la portée peut atteindre 1,5 kilomètre, une impulsion électrique télécommandée, avec le choix de l’intensité pour corriger le chien qui faute. Cette technologie n’a jamais cessé de progresser. À en croire ses adeptes, ce collier aurait toutes les vertus. Il permet d’agir instantanément et à grande distance sur, par exemple, un chien d’arrêt qui court à perte de vue sur un lièvre ou sur une perdrix. Plus encore, à la différence d’une punition, ce collier évite que le chien n’associe la décharge à son maître. Bref, il serait le remède miracle pour remettre dans le droit chemin tous les chiens difficiles.
CORRECTION PLUTÔT QUE PUNITION
Le collier de dressage doit être employé sur un chien ayant acquis les bases du dressage, c’est-à-dire qu’il doit avoir compris et assimilé ce qu’on lui demande, fruit de plusieurs mois d’exercice quasi-quotidiens. C’est là, et seulement là, que le collier électrique va jouer son rôle pour corriger des points de dressage, comme de servir à renforcer la marche au pied sans laisse, à mieux contrôler son chien à distance : le collier joue alors le rôle de laisse invisible. Cela peut se révéler salutaire à l’approche d’une route par exemple.
De la même manière, on sait combien il est difficile d’arrêter un chien qui court sous l’aile. Avec le collier, il peut être arrêté et comprend vite qu’il est préférable de ne pas recommencer. L’exercice vaut aussi pour le chien qui court derrière les voitures.
LA SENSIBILITÉ DU CHIEN
Quoiqu’il en soit, un collier électrique doit être toujours employé de manière progressive et prudente. Le chasseur devra commencer par les plus basses impulsions, et voir les réactions du chien. En d’autres termes, il faut vérifier sa sensibilité, en étant ridicule de prudence. Car un chien sensible, émotif n’a besoin que du minimum d’intensité. L’intérêt indéniable de ces colliers est de pouvoir adapter les impulsions à chaque chien.
Crédit photo : Gilles DE VALICOURT
SAVOIR NE PAS L’UTILISER
Plus encore, le chasseur doit toujours agir à bon escient, au moment même où son chien commet sa faute, c’est-à-dire jamais à contretemps, comme de lui envoyer une impulsion lorsqu’il est en train de revenir : il risque de perdre sa confiance. Dans le même ordre d’idées, il vaut mieux s’abstenir d’utiliser le collier quand on ne voit pas où est son chien, comme c’est souvent le cas en sous-bois.
UNE COMPLICITÉ À PRÉSERVER
En tout état de cause, le chasseur doit toujours terminer sa chasse ou sa séance de dressage sur une note positive ; bref, récompenser son chien s’il a réagi selon les ordres de son maître afin de jamais rompre ce lien qui s’appelle la complicité. La meilleure démonstration d’un collier électronique bien utilisé est la joie que ressent votre chien quand vous le mettez autour de son cou.
