Comment bien tirer les oiseaux haut dans le ciel ?
L’ouverture du canard est en ligne de mire. On ne le répète jamais assez, mais un coup de fusil réussi passe par la bonne lecture de la trajectoire du gibier. Et seuls les plateaux lancés depuis le pylône d’un ball-trap sont capables de simuler son vol.
La préparation au tir de chasse demeure la même depuis le début du XXème siècle, quand la société Le Fusil de Chasse a érigé la première tour française, haute de 16 mètres, sur l’île Seguin (Hauts-de-Seine).
Sans doute avez-vous mis à profit l’isolement de ces dernières semaines pour peaufiner votre épaulé ; le « lâcher » aussi, grâce aux douilles à ressorts. Désormais, vous brûlez d’impatience de retrouver le terrain pour constater les bienfaits de ces exercices en chambre. Une osmose s’est même installée entre vous et votre fusil, devenu en quelque sorte le prolongement d’un nouvel organe. Le jour J est enfin arrivé, celui de redécouvrir la tour de votre parcours de chasse préféré.
Là, comme demain à la chasse, imprégnez-vous d’abord de l’environnement. Cela vous servira à l’instant du tir proprement dit, à mieux lire une trajectoire grâce à des points de repère. Ainsi, tel arbre, parfois même un simple nuage, vous permettront de mieux apprécier une distance, la vitesse d’un plateau. Sa direction aussi : monte-t-il ou descend-t-il ? Y-a-t-il du vent qui agit sur son déplacement…
TROIS GRANDS TYPES DE TRAJECTOIRES
Souvent, un canard, comme un plateau lancé depuis une tour, épousera successivement trois types de trajectoires. Visuellement pour le tireur, il est d’abord rentrant, avant de devenir traversard puis fuyant. À vous de choisir la zone de tir qui vous convient le mieux.
Précisons que, métaphoriquement, les tireurs de Ball-Trap utilisent parfois le terme d’oiseau à la place de plateau.
Le grand écueil sur les oiseaux de haut vol étant de croiser la trajectoire lors du swing. Le tir passe alors trop haut ou trop bas. Pour déjouer cet écart, le choix du bon positionnement des pieds sur « l’axe de tir » revêt un rôle primordial. L’axe de tir, matérialise la position la plus confortable des appuis à l’instant du « lâcher » du coup de fusil. Chronologiquement, sa détermination précède le pointage du canon au « point d’attaque » sur la trajectoire.
De ce qui précède, le choix d’un tir traversé, le fameux « Queue, tête…pan ! » sur la phase de trajectoire « traversarde » apparaît judicieux. Le risque d’erreur en hauteur y est moindre.
Le Coup du Roi est le deuxième grand type de trajectoire, un pur rentrant. La cible est traversée dans le mouvement avec une accélération progressive. Le lâcher a lieu sous un angle proche de la verticale. Pendant l’exécution du swing, les genoux déverrouillés aident le mouvement du buste à transférer le poids du corps de l’appui avant à la hanche arrière.
Attention, en cas d’une obliquité de la trajectoire du plateau détectée lors de la phase d’analyse préliminaire, placez votre axe de tir en conséquence.
Troisième grande trajectoire : le plateau sortant. C’est le canard qui passe au-dessus de la tête en fuyant ; en quelque sorte l’inverse du Coup du Roi.
Le point d’attaque est situé un peu en avant de la verticale. Dans cette zone, l’œil guette l’apparition de la cible ; toujours à la distance du lanceur où il la distingue correctement. Elle est alors prise en charge par le bout du canon. Elle ne devra jamais le dépasser au risque d’être masquée ; son contrôle a donc lieu uniquement par devant. Le lâcher s’exécute sous un angle d’environ 45°, voire plus fermé. Comme précédemment, les genoux déverrouillés aident le buste à transférer le poids du corps de l’appui arrière à l’avant.
Attention, dans ce cas aussi, il est impératif de prendre en compte l’angle de fuite du plateau pour ensuite placer l’axe de tir sur sa trajectoire. Une légère rotation du buste ramènera ensuite le bout de canon au point d’attaque.
Finalement, la morale à retenir est qu’à la chasse comme au Ball-Trap, on ne tire bien que ce qui a été préalablement bien jugé. Saurons-nous nous souvenir de ce précepte du tir de chasse. Nous « hâter lentement » quand, en août prochain, il s’agira de tirer le premier canard de la saison ?
