Osez le Ball-Trap
Le signal de la fermeture de la chasse vient de retentir. Pour garder la main, profitons-en pour rejoindre un stand de Ball-Trap et y découvrir les plaisirs du Parcours de Chasse et du Compak Sporting. Mode d’emploi.
Avant tout, il faut savoir que la pratique du Ball-Trap est ouverte à tous. Avec un permis de chasser ou une licence annuelle, vous pourrez accéder toute l’année à un stand de la Fédération Française de Ball-Trap (FFBT). Avec une licence journalière, et accompagné d’un tireur ou d’un chasseur, vous aurez aussi accès à ses installations. Mais, seuls les enfants de plus de douze ans peuvent participer à des compétitions de la FFBT. Parcours de chasse et Compak Sporting sont les deux disciplines du Ball-Trap qui se rapprochent le plus du tir de chasse. En plus d’être une discipline de tir extrêmement amusante à pratiquer, le Parcours de Chasse, dont l’origine remonte au début du XXème siècle, représente la meilleure école du tir de chasse.
Plus récemment, le Compak Sporting a vu le jour. Tout aussi ludique et formateur, certains lui préfèrent son rythme plus élevé pour passer d’un poste à l’autre. Quoi qu’il en soit, l’idée des deux disciplines est de recréer à l’aide de cibles artificielles le déplacement de tous les types de gibiers. On retrouve ainsi des plateaux : fuyants, rentrants, traversards, rasants ou de haut vol. Au cours d’une série complète, on tire 25 plateaux, des simples et des doublés, répartis sur plusieurs postes.
SE RENDRE SUR UN STAND DE TIR
Pousser seul, pour la première fois, la porte d’un club de Ball-Trap peut être intimidant pour un chasseur. Combien après s’y être rendu n’oseront même pas sortir leur fusil de la voiture, effrayés par la difficulté visuelle des plateaux. La fédération, qui en a bien conscience, a mis en place des stages de formation par l’intermédiaire de ses « Écoles fédérales de Ball-Trap ». Celles-ci dispensent leur enseignement sur l’ensemble du territoire dans des clubs affiliés. Un onglet leur est consacré sur la page d’accueil du site de la FFBT.
Une deuxième option pour découvrir le Ball-Trap, consiste à prendre rendez-vous avec un moniteur de tir. Pour cela, renseignez-vous auprès du stand de votre choix pour savoir s’il s’est joint les services d’un moniteur. À condition de vous rendre au Sologne Shooting Club à Lamotte-Beuvron dans le Loir-et-Cher, vous pourrez même vous offrir les conseils d’un champion du monde en personne : Charles BARDOU. Mais, ils sont nombreux les stands qui proposent de bénéficier des conseils de grands tireurs, de surcroit excellents pédagogues : Bastien HAVARD au Sporting Club des Sables à Nemours, Christophe AUVRET au Ball-Trap de la Rapée dans l’Eure, ou encore Patrick RUSSO au Ball-Trap Club de Signes dans le Var.
La troisième possibilité consiste à demander à un ami initié de vous accompagner tirer. Il est en effet rare qu’un chasseur n’aie pas un tireur dans ses relations.
VOTRE FUSIL DE CHASSE, UN CASQUE ANTIBRUIT ET DES LUNETTES
Enfin, à défaut des trois choix précédents, faites fi de votre timidité pour vous rendre seul au ball-trap. Pour débuter, vous n’avez pas besoin d’investir dans du matériel. Votre fusil habituel fera l’affaire ; s’il s’agit d’un ‘’automatique’’ renseignez-vous toutefois, car pour des raisons de sécurité, certains stands l’interdisent. Quelques clubs et stands pourront même vous proposer de vous louer le matériel et de vous vendre les cartouches nécessaires. En tout cas, n’hésitez à sortir ce petit .410 acheté sur un coup de cœur et que vous n’osez pas emmener à la chasse par peur de rater. Il y a fort à parier qu’avec un minimum d’entraînement, il devienne bientôt votre coqueluche. Le Ball-Trap est aussi fait pour expérimenter.
Côté vêtement, portez votre veste de chasse à condition qu’elle soit suffisamment ample pour ne pas contraindre vos mouvements. Ses larges poches vous garantiront une autonomie suffisante en cartouches à chaque poste. Aux beaux jours, un simple gilet d’ouverture fera l’affaire. Des lunettes, ainsi qu’une protection auditive sont indispensables. Aux bouchons, préférez le casque antibruit, qui assure en plus l’intégrité de la parabole de l’oreille.
SOYEZ OBSÉDÉ PAR LA SÉCURITÉ, MAIS DÉTENDEZ-VOUS
Une fois arrivé au stand, demandez à l’accueil de vous diriger sur un parcours facile. Pendant la durée de votre séjour ici, l’obsession de la sécurité ne devra jamais vous quitter. Ce qui signifie que votre fusil sera ouvert en permanence ! Vous n’aurez l’autorisation de le charger et de le fermer seulement sur le pas de tir, juste avant de prononcer le fameux « pull ! » De même, après avoir ‘’tiré un poste’’, cassez aussitôt votre arme sans vous retourner ; pour immédiatement la décharger si nécessaire.
Au poste, concentrez-vous, surtout sans vous charger d’une pression inutile. Dites-vous que chacun a débuté un jour. En plus les tireurs expérimentés présents, voire votre pulleur, sont bien souvent peu avares de conseils. Ainsi, un beau jour, jeune débutant, ai-je pu bénéficier des conseils d’A.J. SMITH. Il était à cette époque, hélas lointaine, notre incontestable champion du monde de Parcours de chasse.
Concentrez-vous bien sur les trajectoires, essayez de les mémoriser, regarder les plateaux est aussi essentiel que la balle au tennis ou au golf. Par-dessus son épaule, essayez de suivre le bout du canon, du tireur qui vous précède, par rapport à chaque plateau. L’expérience vous apprendra à y lire de précieuses informations, par exemple, celle d’une correction à apporter.
CONTENTEZ-VOUS DE TRAJECTOIRES SIMPLES ET DU GESTE JUSTE, ‘’CASSER EST SECONDAIRE !’’
Lors de vos premiers tirs, afin de vous familiariser avec l’exercice, contentez-vous d’effectuer des gammes, uniquement sur des trajectoires simples. Ce sont les plateaux : fuyants, rentrants et traversards sans trop d’angles. Contentez-vous de tirer le nombre de plateaux impartis pour chaque poste, mais seulement en simple. Vous débutez, oubliez donc les doublés et les trajectoires complexes. Une trajectoire est dite complexe, quand pour la définir on ajoute au moins un qualificatif aux trois noms précédents, comme : « rentrant-plongeant ». Surtout, ne vous souciez pas de ‘’casser’’, pour vous attacher au bon geste, aux fondamentaux du tir. Pensez, ainsi, à bien axer vos pieds sur la fenêtre de tir prédéfinie ; à positionner votre canon sur la trajectoire mémorisée au point d’attaque ; à traverser votre plateau en pivotant du buste, avant de lâcher en souplesse, devant, en pleine accélération… « Queue, tête…Pan ! » Le tir en mouvement est d’abord affaire de sensations, dont dépend directement le plaisir qu’il procure. Vous les ressentirez bientôt d’autant plus fines, au fil de vos progrès. Votre geste de départ aura gagné en sobriété, en simplicité.
Crédit photo : Gilles DE VALICOURT
Un vieil adage prétend : « Il faut dix ans pour faire un cerf » ; c’est un minimum pour forger un tireur véritablement accompli. Toutefois, en suivant un régime de 50 à 75 plateaux d’entraînement par semaine, assorti de séances d’épauler chez vous (primordial), vous deviendrez en moins d’un an un excellent tireur de chasse. C’est-à-dire, que sans être encore devenu un champion, vous serez capable de faire face à peu près à toutes les situations rencontrées en tir de chasse. Vous devriez alors pouvoir accomplir une moyenne de 20/25 sur la plupart des Parcours de Chasse. Bien mieux encore, vous serez devenu un chasseur sûr pour vous et votre entourage. Ce qui n’a pas de prix !
LE COÛT POUR DÉBUTER AU BALL-TRAP
Pour une journée découverte, certains clubs de Ball-Trap vous demanderont une cotisation de 6 euros. Tandis que d’autres se contenteront de vérifier la validité en cours de votre permis de chasser, si vous en avez un.
L’âge minimum pour l’obtention d’une licence FFBT est de 12 ans. Jusqu’en junior le prix de la licence, valide un an, est de 30 euros. Pour les adultes, elle est de 60 euros.
Un Parcours de Chasse ou Compak Sporting revient à une dizaine d’euros auxquels s’ajoute les cartouches. Une boîte de cartouches de 28 grammes calibre 12 coûte aux alentours de 6 euros. Ce qui signifie que dans votre après-midi vous pourrez tirer 75 plateaux, selon le protocole défini plus haut, pour une cinquantaine d’euros. Mais en tirant simplement 50 plateaux par semaine en vous amusant, vous constaterez rapidement des progrès spectaculaires.
