Un chasseur en campagne, de Willy SCHRAEN
Paru il y a un an, l’ouvrage du président de la FNC, un livre dont le titre – qui joue sur la polysémie du mot « campagne » – en résume presque à lui seul le contenu est toujours d’une brûlante actualité. Préfacé par Me Éric DUPOND-MORETTI, et organisé en quatre temps, le volume contient tout d’abord de fort jolies pages où Willy SCHRAEN raconte sa propre histoire, celle de sa jeunesse, retraçant la genèse de son attachement pour les « territoires » et leurs cultures – au premier chef : celle de la chasse. A travers elles, on comprend comment l’amour de la cynégétique peut tôt naître chez un enfant : cette illustration du processus intérieur initial qui conduit l’homme à demeurer chasseur est une réussite. Ensuite, Willy SCHRAEN narre les étapes de son « ascension dans le monde cynégétique », ainsi que l’évolution de ses rapports avec le monde politique.
Il ne nous fait pas grâce de quelques règlements de comptes (visant, entre autres, le « sédatif ONCFS »), s’attarde sur ses nombreuses rencontres avec différentes « personnalités publiques », personnalités qui lui inspirent de bienveillants ou… corrosifs portraits, ponctuant son récit d’anecdotes qui ne manqueront pas de faire sourire (les circonstances du départ de Nicolas HULOT du gouvernement en août 2018 susciteront sans nul doute l’intérêt…). La troisième partie est davantage consacrée à la « vision » du président SCHRAEN et aux réformes mises en œuvre dans le cadre de son mandat – permis de chasse unique, dégâts de sangliers, sécurité, gestion adaptative, etc. –, quand la quatrième s’efforce de soutenir, à juste titre, la thèse selon laquelle les chasseurs sont un élément-clef de l’écologie moderne, l’occasion, pour l’auteur, de souligner les carences de « l’écologie politique » et « punitive », mais aussi les dangers incarnés par les multiples obédiences de l’animalisme extrémiste.
Rédigé d’une plume alerte, parfois au gré de provocations maladroites (« Comme le dit avec humour Thierry COSTE, [l’ACCA], c’est aussi « le dernier réseau stalinien du monde rural » qui subsiste, car il n’y a pas un village de France qui ne possède son association de chasseurs »), le livre de Willy SCHRAEN est celui d’un homme indiscutablement sincère, habité par la ruralité et la chasse, qui se dépense sans compter pour elles, et qui, en campagne, entend bien « unir » les cynégètes – mais sous son autorité.
GERFAUT, 240 pages, 19,90 €
