3 livres indispensables aux chasseurs

3 livres indispensables aux chasseurs

À un mois de Noël, il est temps, si ce n‘est déjà fait, de penser aux cadeaux à offrir à vos proches, ou à soi-même… Un bon livre ça fait toujours plaisir, aussi nous vous avons sélectionné 3 livres sur la chasse, à lire, à faire lire, et à regarder.

À FAIRE LIRE

3 livres indispensables aux chasseurs : photo 2

Plutôt que l’ouverture de la chasse, ce livre aurait pu s’intituler l’ouverture d’esprit, car s’il est indéniablement d’une lecture agréable, il est surtout destiné à qui ignore la chasse mais désire la comprendre. Ce n’est pas un plaidoyer pour défendre la chasse, pratique contestée s’il en est, mais une sorte de manuel pour curieux, un outil à destination des esprits éveillés qui ne s’étaient pas, jusque-là, penchés sur la chose cynégétique mais n’entendent pas cristalliser une opinion définitive à l’aune du seul traitement médiatique et numérique qu’on lui réserve. Il est en fait un livre pour ceux qui ne se satisfont pas des raccourcis négatifs et autres caricatures relayés par tous les canaux d’information. Osons le terme : cet essai s’adresse à l’intelligence de chacun. C’est d’ailleurs notre seul grief, l’intelligence, capacité à comprendre sans forcément juger, étant une vertu de moins en moins sollicitée, on peut craindre que les auteurs aient fortement circonscrit le nombre de leurs lecteurs potentiels. Aussi, nous ne saurions que trop recommander à tous les chasseurs de le lire, avant de l’offrir à un non-chasseur. Chaque nemrod pourra y trouver motifs à conforter ses perceptions et ses savoirs, et ressentir toute la fierté légitime qu’il peut nourrir à perpétuer ce rapport au monde. Les non-chasseurs y puiseront des informations précieuses, formidable et abondante nourriture à leurs réflexions. Mais, tous y trouveront une synthèse remarquable sur ce mode de vie qui s’impose malgré lui comme le symbole d’une résistance aux assauts de ceux qui entendent effacer l’Histoire.

L’ouverture de la Chasse, de Vincent PIEDNOIR et Humbert RAMBAUD, 320 pages, 22€, Presse de la Cité

À LIRE

On nous avait annoncé, depuis une trentaine d’années et la fin de la guerre froide, la fin de l’Histoire et l’avènement d’un monde nouveau, forcément meilleur. La géopolitique, la guerre et le tragique font un retour en force dans nos quotidiens et dessinent un futur incertain. Plutôt que des saltimbanques pour nous divertir, les hommes d’État véritables sont à nouveau espérés, et convoquer ceux qui ont fait le passé devient vital pour préparer l’avenir. CLÉMENCEAU est indéniablement de ceux-là. Avant d’être le nom d’un porte-avions désarmé depuis longtemps, il fut un républicain vendéen, ce qui en soit pourrait être un oxymore, un anticlérical intransigeant, un humaniste convaincu et convaincant. Mais, il est surtout connu pour avoir été deux fois président du Conseil, l’équivalent de Premier ministre sous la III° République, et notamment à la fin de la Première Guerre mondiale, ce qui en fera l’artisan de la victoire sans concession sur l’Allemagne. Surnommé « le Tigre » par analogie à son caractère, ce que l’on sait moins c’est qu’il traqua vraiment le fauve, car c’était un chasseur passionné. C’est ce trait de personnalité que nous propose de découvrir François-Xavier ALLONNEAU qui, au travers de ce remarquable travail digne d’un historien, nous transporte dans les traces d’un tigre qui chassait surtout le perdreau et la caille. Au gré des pages on découvre, sous un jour inédit, l’homme de fer et d’action que seule la douceur des paysages vendéen foulés par un chien semblait apaiser. Farouche défenseur de la laïcité, écologiste avant l’invention du mot, CLÉMENCEAU serait aujourd’hui étonnamment moderne.

Clémenceau, les traques du Tigre, de François-Xavier ALLONNEAU, 306 pages, 29,95€, Casa Éditions

À REGARDER

Sorti au printemps dernier, nous vous en avions déjà parlé. Mais, si vous ne vous étiez alors pas laissé convaincre de l’acheter, il est encore temps. Chez les libraires, à l’approche de Noël, la catégorie « beaux livres » est à la fête. Indéniablement, Brame Sauvage est de ceux-là. Et notre incitation à l’acquérir pour regarder est à dire vrai trop réductrice, les textes et légendes de Guy BONNET accompagnants les sublimes photos de Stéphan LEVOYE, imposent aussi de le lire. La collaboration de ces deux naturalistes authentiques aboutit à la sortie d’une conséquente œuvre de nature. Édité à compte d’auteur, il ne s’agit pas d’un énième coup marketing, indispensable aux collections d’éditeurs ayant pignon sur rue, mais la volonté commune de deux experts de produire une œuvre unique. Si beaucoup on écrit sur le brame, une telle monographie n’existait pas. Et, au risque de nous répéter, plus que le beau, l’objectif était le vrai, le naturel, l’authentique. Fi donc de faciles photos en parc ou de tout arrangement avec la vérité. Cette œuvre de puristes s’adresse à des chasseurs qui ne font pas de concession à leur éthique, ou des naturalistes qui ne cèdent pas à la mode de discours anti-chasse. Les deux auteurs ne sont-ils pas des experts reconnus de la chasse, impliqués même dans certaines de leurs structures, sans pour autant chasser eux-mêmes. On pourra y voir un gage rassurant de raison plus que de passion, crédibilisant davantage encore le contenu de leur œuvre. Ainsi, les concernant, plutôt que de la passion et ses excès conviendrait-il de parler d’amour, une ode au sauvage, au cerf, au brame.

Brame sauvage, Stéphan LEVOYE et Guy BONNET, 144 pages, 45€, stephanlevoye.com