SHOOT HUNTING OUTDOOR : un JOCKER dans votre fusil
SHOOT HUNTING OUTDOOR, la société de Patrick MARICAILLE, plus connue sous le nom de sa gamme de cartouches : JOCKER, a finalisé ce qui est, aujourd’hui, la seule bourre à jupe ou godet vraiment biodégradable du marché au monde.
Nous n’y couperons pas ! Lors des prochaines saisons, nous nous verrons imposer l’usage de munitions à faible impact écologique. Si le plomb est déjà banni des zones humides, il le sera bientôt partout. Après son interdiction, nous devrons faire face rapidement à celle, définitive, des bourres plastiques. Tous les fabricants de munitions planchent sur « la bourre miracle » qui offrira l’impact minimum sur l’environnement.
QUI EST LE JOCKER ?
Patrick MARICAILLE, ancien responsable munitions DECATHLON, puis directeur technique chez TUNET fonde sa société en 2011 à Briatexte dans le Tarn, un département et une région qui vivent au rythme de la chasse, particulièrement la palombe et le gibier d’eau. Les premières cartouches sortent de Briatexte pour l’IWA 2012. Depuis longtemps, Patrick planche sur le développement de produits à faible impact environnemental.
OBSTINÉ
Le développement de son activité va se heurter à l’hostilité de certains fabricants, et devient un vrai parcours du combattant pour ce chef d’entreprise dérangeant. Continuant la fabrication de cartouches classiques et de munitions spécialisées, Patrick et son équipe « bossent » sur le développement d’une bourre nouvelle et originale qui ne fait appel à aucun matériau polluant, et qui est 100% biodégradable, sans que le processus s’étende sur de longues périodes, ou laisse des résidus toxiques pour l’environnement. On doit retenir que les plastiques sont certainement plus nocifs que le plomb sur lequel se focalisent les anti-tout.
JOCKER dispose de son banc d’essai avec capteur « piézo* », ordinateur et l’homologation CIP. Après de laborieux essais en laboratoire suivis par les tests de terrain (chez JOCKER, on est chasseur et tireur), la bourre carton brevetée au niveau mondial 100% biodégradable est mise sur le marché en novembre 2019.
En 2021, RIVOLIER investit fortement dans l’entreprise, en devient actionnaire et distributeur exclusif des munitions JOCKER.
LA FAMEUSE « BOURRE CARTON »
Dans un futur proche, le plastique des bourres sera certainement banni. Par anticipation les fabricants offrent des chargements à bourres dégradables, en général sous l’action du rayonnement ultraviolet ou sous l’action combinée des rayonnements et de l’environnent (acidité, humidité des sols), voire de réactions chimiques initiées lors du tir. Ce type de bourres constitue une avancée technologique et écologique comparée aux bourres plastiques classiques, mais le processus reste long et laisse des microparticules dans la nature, pas très sains pour les organismes vivants.
JOCKER a donc développé une bourre en carton obtenu par enroulement et collage de fines feuilles de papier (100% recyclé). La colle cellulosique est, elle aussi, non polluante, afin de pouvoir contenir l’acier doux et les plus dures des grenailles homologuées comme le sphéro-tungstène TSS15, sans risque d’abimer les canons. L’épaisseur du tube à été fixée à 8/10ème de millimètre. Ce qui offre une importante marge de sécurité sans entrainer de diminution du volume, ni générer de pressions élevées ou irrégulières.
TOUT EST DANS LA DÉCOUPE
L’arrière de la bourre lui aussi en carton ressemble à un petit moule à flan. Cette coupelle joue le rôle d’obturateur. Sa conception assure une excellente étanchéité même avec des canons sur-alésés. Cet obturateur est fixé à l’élément amortisseur placé dans les tubes en carton de différentes longueurs en fonction des étuis. L’amortisseur, de hauteur variable, permet d’ajuster la charge. Une autre astuce de cette bourre réside dans les prédécoupes internes du tube. Là encore, on ne travaille pas au « pifomètre ». JOCKER a passé du temps et brulé des kilos de poudre pour arriver à la profondeur optimale de ces découpes longitudinales. Les lames des outils qui les dessinent sont minuscules. Régulièrement changées, elles coutent « un bras et un rein ». Les découpes peuvent être au nombre de 2, 4 ou 8. Ce nombre influe sur la portée et le diamètre de gerbe.
UNE CARTOUCHE, 3 N° DE GRENAILLE
Cette bourre exploite pleinement la poussée des gaz, permet une très bonne vitesse initiale et une excellente obturation, y compris dans les canons « back bore ». Lorsqu’on analyse les résidus de la bourre, on se rend compte que les flancs externes ne sont pas brulés ou noircis. L’étude des gerbes confirme l’excellente obturation et la stabilité de la bourre dans les canons sur-alésés. Une fois tirée, la bourre s’auto-détruit en 15 à 20 jours, un peu plus en zone aride, mais en seulement 3 à 5 jours en milieu aqueux. Les vers de terre achèvent de nettoyer le secteur, ils affectionnent particulièrement cette cellulose.
Un autre intérêt de la bourre JOCKER réside dans sa parfaite adéquation aux grenailles de plomb mais aussi de cuivre, bismuth ou étain pour la chasse du gibier d’eau en France. A tel point que JOCKER propose un choix de cartouches à bourre biodégradable pour la chasse ou le sport chargées en plomb, acier, cuivre, bismuth, alternative, TSS15 ou sphéro-tungstène, du calibre 12 au 410 Mag. JOCKER exporte ses cartouches sur des marchés particulièrement exigeants comme la Scandinavie, le Royaume–Uni et les Pays–Bas.
SUBSTITUTS AU PLOMB : ACIER ET TUNGSTÈNE
L’interdiction de l’emploi du plomb sur les zones humides a forcé les fabricants à rechercher des substituts suffisamment efficaces et économiques. Le premier matériau retenu fut l’acier, plutôt du fer doux nickelé ou zingué (USA 1991). Les premières cartouches acier étaient peu efficaces, mais avec de nouvelles bourres et des poudres spécifiques, l’écart plomb-acier en termes d’efficacité s’est réduit. L’acier est le substitut le plus économique, sa pérennité est assurée, il est dégradable et sans toxicité avérée.
JOCKER charge des cartouches à grenaille d’acier avec des bourres plastiques habituelles et depuis fin 2019 avec ses bourres carton. Une munition 100% bio dégradable, ce qui ne dispense pas le chasseur de ramasser ses étuis.
Les JOCKER acier à bourre carton se déclinent en plusieurs gammes et sous gammes. Tout d’abord, les Iso Steel standard et hautes pressions. Destinées tant au tir au vol qu’au posé, elles sont disponibles en 36, 42 et 50.
Ces chiffres ne correspondent pas au poids de grenaille acier mais à l’équivalent en grenaille de plomb. Une Iso Steel 50 en numéro 6 contient 35 g de grenaille acier mais avec autant de billes qu’une cartouche de 50 g à billes de plomb. En exploitant les propriétés de la bourre carton modulable, on obtient des gerbes denses et régulières, avec une vitesse moyenne dans un fusil à tube de 76 cm proche des 400/410 m/s. La Bio Iso Steel 50 est conçue pour les chambres de 76 mm et des fusils éprouvés à 1360 bars. Il en va de même de la 42, et de la 36 HV en 12/70.
On trouve aussi les Bio Steel 40 et 44 en 12/89 et Bio Steel 46 en 10/89. Les Bio Steel ne sont disponibles qu’en boîte de 10, contrairement aux autres livrées par 25.
L‘Iso Steel Trio HV, destinée au tir sur gibier posé à courte distance, convient aussi pour la chasse à la botte. La 42 contient 32 g de grenaille de 3 diamètres différents. Le principal de la charge se compose des plus petites billes. Poussées par les plus grosses, elles viennent boucher les trous pour une gerbe de diamètre important à courte distance, efficace sur un groupe de canards. Les gros « plombs » se retrouvent au centre utile pour les oiseaux les plus éloignés. Les Trio Iso Bio sont disponibles en billes 3/5/7 et 2/4/6. Le fait que les tailles s’accroissent de 2 numéros n’est pas dû au hasard. Les tests ont démontré que ce choix offre le rendement optimum.
UNE GAMME TIR AU VOL, UNE AUTRE AU POSÉ
Le migrateur ne se tire pas qu’en zones humides. JOCKER propose des Bio à grenaille de plomb en deux gammes : tir posé et tir au vol. Là encore, les poids varient entre 33 (34 pour la version tir au vol), 36 et 50 g. En jouant sur la longueur de la bourre carton et ses découpes internes, JOCKER favorise une gerbe plus ouverte pour le tir au vol, ou une gerbe dense pour le tir posé.
La bourre carton de la « spécial posé » contient 100% de la colonne de plombs, alors que dans la « spécial Tir au vol », la bourre légèrement plus courte laisse deux rangées de billes entre elle et le sertissage. Les Bio Alternative 42 en 12/70, et 50 en 12/76 sont chargées avec un alliage de bismuth/zinc/étain/aluminium. À 425 m/s, elles se destinent au tir au vol ou au posé à distance conséquente.
Une performance rendue possible par l’emploi d’une poudre spéciale et de la bourre carton. Avec une dureté de 60 Vickers correspondant au plomb nickelé, l’Alternative s’écrase et libère plus d’énergie que l’acier plus dur (110 Vickers).
En n°5, la 42 est chargée à 28 g, soit 236 billes comme une 42 g plomb standard. La 50 contient 35 g et 281 billes comme une magnum. La charge légère autorise des vitesses élevées et une gerbe homogène ce que les charges lourdes et rapides ne permettent pas. Les pressions et le recul sont contenus. Il existe aussi l’Alternative 66 en 12/89 et 10/89 et l’Alternative 60 en 10/76. Contrairement aux 42 et 50 livrées par 25, les 60 et 66 sont livrées en boîtes de 10.
TS15 : MIEUX QUE LE PLOMB, MIEUX QUE L’ACIER
Pour le tir de gros oiseaux posés loin, le tungstène reste le meilleur allié du huttier. Les billes de tungstène sont enrobées par une couche de fer doux. En général, les sphéro-tungstènes offrent une densité proche de celle du plomb (11,3 à 12). JOCKER emploie des billes de densité 15 qui offrent un plus en portée et pénétration. Ce sont les plus lourdes pouvant être homologuées CIP**, ce qui permet la commercialisation dans les pays adhérant à la convention. Depuis 2021, chez JOCKER, ce matériau est dénommé TS15. Ces billes se combinent très bien avec la bourre biodégradable et offrent une allonge importante avec un impact néfaste sur l’écosystème proche de zéro. Le TS15 permet de tirer du 7,5 à la place du 5 : plus de billes, gerbe plus dense, et pénétration égale ou supérieure.
Tout ça a un coût : le tungstène est un métal stratégique, et les bourres carton de JOCKER, si elles semblent simples, sont techniques et onéreuses à produire. Leur coût est de 9 à 10 fois celui d’une bourre plastique courante. Il sera très difficile d’en abaisser le coût, même lorsque la production augmentera. L’écologie dans le domaine de la chasse va ramener à la raison les adeptes du « tire et prie ». Il faut que le chasseur intègre ce paramètre, la machine est lancée, elle ne s’arrêtera plus.
ARMÉ POUR L’AVENIR
On peut féliciter Patrick MARICAILLE et SHOOT HUNTING OUTDOOR qui ont finalisé cette bourre « écolo » et ces cartouches, proposant enfin une véritable alternative bio à ceux, qui par choix personnel ou obligation, emploient ou emploieront des munitions à faible impact environnemental. L’entrée de RIVOLIER dans le capital a boosté le développement de ces cartouches uniques. En 2022, la gamme couvre tous les calibres. JOCKER est prêt à affronter l’échéance sans plomb. Les performances sont au rendez-vous, et les prix raisonnables, comparés aux produits presque équivalents. Je dis presque, parce que JOCKER est le seul à posséder une bourre 100% dégradable en un temps record.
* Piézo : appareil de mesures physiques.
** CIP : Commission Internationale Permanente pour l’épreuve des armes à feu portatives.
