Petit Papa Noël… quand tu descendras du SIA

Petit Papa Noël… quand tu descendras du SIA

Entre nous, voilà un bien joli cadeau fait à l’État par les français. Du 25 novembre au 2 décembre, le ministère de l’Intérieur via son service central des armes et explosifs (SCAE) a organisé la très médiatisée opération d’abandon simplifié des armes. Le but, à l’en croire, était de permettre à des Français embarrassés par des armes, souvent héritées, de s’en dessaisir sans risque judiciaire. Obsédé par l’arsenal fantôme que détiennent les Français, le ministère de l’Intérieur est en effet prêt à tout pour renforcer les contrôles en la matière. Mais, il n’est pas certain que cela apporte plus de sécurité là où cela devrait (quartiers, grand banditisme etc).

Ainsi, sous couvert de prévenir drames familiaux, accidents domestiques et vols, l’État français a fait main basse sur des dizaines de milliers d’armes non-déclarées. Bilan de l’opération, en une semaine 150 000 armes ont été cédées à l’État. 50 000 autres ont été déclarées. Il était en effet possible dans les centres de collecte de se faire assister pour créer son compte et enregistrer ses armes de chasse sur le SIA, ce que bon nombre de chasseurs ne parvenaient pas à faire depuis son ouverture en février 2022.

Mais, pour en revenir aux armes abandonnées, parmi les 150 000 pièces récoltées, il est très probable qu’une part non négligeable ait une valeur historique, patrimoniale, ou simplement financière. On raconte d’ailleurs qu’une carabine WINCHESTER plaquée or a été abandonnée dans une gendarmerie à cette occasion. Lors de la préparation de cette opération, et interrogé par un journaliste sur le risque de destruction d’armes patrimoniales ou de grandes valeurs, le SCAE avait assuré qu’un examen, rapide mais réel, serait effectué par ses experts afin d’éviter que des armes de collection ou de grande valeur soient détruites.

À l’approche de Noël, on peut se dire que l’État a rédigé une bien belle lettre au Père Noël. Et que Gérald DARMANIN, drapé de son joli costume rouge dans un rôle à contre-emploi, n’aura pas besoin de passer par la cheminée pour s’approprier ces joujoux qui auront déjà été collectés par son armée de lutins en bleu. Mais, comme un enfant délaisse ses cadeaux sitôt qu’on lui a offert, pas sûr que notre ministre de l’Intérieur apprécie à sa juste valeur le beau présent qui lui a été fait. Et comme il est certain que la plupart de ses armes ne seront pas sérieusement examinées, il est à craindre que beaucoup de pièces de musée, ou de magnifiques objets, finissent détruits comme on brûle le sapin.

Ravi de son opération, le ministère entend la reconduire fin 2023, et rappelle que l’abandon d’arme est possible en tout temps.
Comme nous avons horreur du gâchis, nous ne saurions que trop vous recommander, si vous connaissez des proches prêts à le faire, de leur suggérer de rentrer en contact avec un armurier.