Objectif Mars !

Objectif Mars !

Depuis 2020, un décret rend possible la chasse du sanglier jusqu’au 31 mars. Pour autant, celle-ci n’est pas automatique et les arrêtés annuels d’ouverture et clôture de la chasse doivent le prévoir dans chaque département. Faisons un rapide tour de France pour évaluer le succès de cette mesure.

Lors du Salon de l’agriculture, la Fédération Nationale des Chasseurs et les représentants de syndicats agricoles ont signé un accord. Celui-ci engage notamment les chasseurs à réduire le volume des surfaces agricoles dégradés par le grand gibier, mais essentiellement le sanglier, de 20 à 30% en trois ans. Les chasseurs disposent pour cela de nombreux moyens d’action, mais gageons que l’élargissement de la période de chasse en mars accordé il y a 3 ans soit utilisé au mieux pour atteindre cet objectif. Mais pour l’heure quel est le succès réel de cette possibilité ?

Objectif Mars : photo 2
Chasser par une météo printanière lorsque la végétation explose, peut être déroutant.
Crédit photo : Gilles DE VALICOURT

Après avoir compilé tous les arrêtés préfectoraux sur les dates de chasse, il ressort que 80% des départements autorisent totalement, où sur une partie de leur territoire, la chasse du sanglier en mars. Certains la conditionnent à la réalité des dégâts constatés, et c’est une des raisons pour lesquelles l’espèce n’est pas chassable partout en mars. Un autre motif pour ne pas y recourir concerne quelques départements de haute montagne, où toute chasse est fermée plus tôt en saison, l’enneigement empêchant de fait toute pratique. Enfin, les départements de l’Est dont la législation cynégétique est imprégnée du droit allemand n’ont pas la nécessité de chasser en mars car l’ouverture de la chasse du sanglier intervient historiquement dès le 15 avril.

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Ainsi, en dépit des réserves de certains qui jugent préjudiciables de chasser l’espèce en plein pic théorique des naissances et de la lassitude des chasseurs, il est probable que cette libéralité soit utilisée pour limiter les populations de bêtes noires, et partant les dégâts agricoles.

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Attention, en mars, le risque est grand de tomber sur des laies suitées.

Même si elle ne porte que sur une part faible de l’ensemble du tableau de chasse sanglier, de l’ordre de quelques %, la chasse du sanglier en mars si elle est pratiquée avec discernement, sans pousser les animaux de la forêt vers les plaines cultivées, ou en ciblant les zones à risque de dégâts, peut être un bon outil pour faire baisser la facture.

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Au début du printemps, quand l’activité des lombrics est intense, les dégâts sur prairies peuvent être conséquents.