La convergence des luttes

La convergence des luttes

Entre nous, avons-nous assisté le samedi 11 février à Montpellier à une forme de convergence des luttes ? Rien à voir avec cette autre actualité sur la contestation de la réforme des retraites en cours. Non, par convergence des luttes nous entendons une sorte d’union sacrée pour la défense de la ruralité. Car, désormais, davantage qu’une adresse postale, ou un lieu de vie, la ruralité est une somme de valeurs à défendre. On peut très bien être rural et habiter à Paris, comme être urbain et vivre dans une petite commune de Lozère.

Dernière attaque en date, donc, des élus locaux Europe Écologie Les Verts et quelques personnalités entendant interdire les traditions taurines camarguaises. Pour cela, ils ont signé une tribune, complaisamment relayée dans le journal le Monde. Il faut croire que c’est la goutte d’eau qui a fait déborder la Camargue pour tous ces damnés du monde moderne que sont les manadiers, afficionados, bouchers, charcutiers, agriculteurs, forestiers, éleveurs, chasseurs, pêcheurs, tireurs, etc. rassemblés par une même détestation que leur portent les tenants du nouvel ordre moral. Le 11 février, 15 000 personnes représentant toutes ces corporations étaient venues à Montpellier pour y exprimer leur ras-le-bol.

Enfin une réaction unitaire, serait-on en droit de s’exclamer ! On se souvient en effet des pudeurs de chevrettes de représentants des pêcheurs qui ne voulaient pas être associés aux chasseurs en se réfugiant derrière la pêche no-kill, mais aussi d’agriculteurs considérant les chasseurs comme de simples caisses d’indemnisation des dégâts, et en retour de chasseurs amalgamant tous les agriculteurs en destructeurs de tout être vivant, sortes de Pol Pot* de la biodiversité. Aussi, au-delà de nos différences, voire de nos divergences, la solidarité entre tous ceux qui vivent la nature est impérative, au risque que nous soyons éradiqués dans quelques décennies.

L’accord sur la maitrise des dégâts aux cultures qui devrait être signé le 1er mars au Salon de l’agriculture entre chasseurs et agriculteurs est ainsi un autre signal positif pour une ruralité plus unie. En dépit des difficultés, on peut espérer que chasseurs et agriculteurs feront front commun contre les mensonges d’EELV et de ses relais associatifs.

En effet, il ne faut pas se satisfaire du rétropédalage des signataires de cette tribune qui, sans doute frappées par la mobilisation, affirment vouloir seulement une amélioration de la condition animale. Ils avancent à peine masqués pour faire cesser tout rapport à l’animal, à l’image de L214 qui, il y a peu encore revendiquait seulement de meilleures conditions d’abattage dans les abattoirs, mais assume aujourd’hui de vouloir interdire toute consommation de viande.

Manger une entrecôte, de surcroit cuite au feu de bois, monter à cheval, avoir des poules, décorer un sapin de Noël, vivre ses traditions,  pêcher, chasser, toutes ces choses ont en commun de vouloir être interdites par les anti-tout, car les bonheurs qu’elles nous procurent dérangent ces gens tristes, comme les désignent Willy SCHRAEN. Au-delà de nos libertés, ce que nous défendons c’est le droit au bonheur. Il est temps de prendre tous ensemble le taureau par les cornes !

* Dirigeant cambodgien et leader des Khmers rouges qui fit assassiner 20% de sa population.