Le Salon des Migrateurs 2021, l’édition du renouveau

Le Salon des Migrateurs 2021, l’édition du renouveau

C’est sous un soleil radieux que cette 10ème édition du salon des migrateurs de Cayeux-sur-Mer s’est tenue les 17 et 18 juillet. Après une année de suspension liée à la COVID-19, cet évènement était très attendu. 75 exposants et plus de 15.000 visiteurs ont répondu présent.

10h45, le parking à la sortie de la petite ville de Brighton qui nous laisse plutôt penser que nous sommes en Angleterre qu’en Picardie, est déjà bondé, augurant une forte affluence. La file d’attente à l’entrée du salon le confirme. Notre petite équipe se réjouit d’avoir pris des entrées en ligne, et alors que nous nous frayons un chemin vers l’entrée, le commentaire d’un visiteur enfonce le clou : « Quand j’ai vu qu’ils incitaient à prendre des billets sur internet, j’aurai dû me douter qu’il y aurait du monde ». À l’intérieur du périmètre du salon résonnent les chants des appelants en une véritable cacophonie. Côté canards, il doit aussi y avoir du monde. Nous allons vite le vérifier, car le matin a lieu la bourse aux appelants qui explique la présence de centaines, voire de milliers d’appelants, autour desquels, vendeurs et acheteurs discutent en des termes compréhensibles des seuls initiés ; long-cri, court-cri, amassoire, mignon, etc.

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C’est pour eux que des centaines de sauvaginiers font le voyage à Cayeux, espérant dénicher la perle rare de leur attelage.

Le monde des sauvaginiers est vraiment un monde à part au sein de la communauté cynégétique. Plus jeune, plus populaire que le commun des chasseurs, nombre d’entre eux sont souvent des exclusifs du gibier d’eau. C’est une chasse populaire au premier sens du terme, puisqu’accessible à tous moyennant quelques dizaines d’euros d’adhésion à une association du domaine public. Mais, au-delà de l’aspect pécunier, c’est aussi et surtout un mode de chasse exigeant qu’il est impossible de pratiquer en dilettante. Les gibiers recherchés sont ultra-sauvages, l’élevage et l’utilisation des appelants requièrent une vraie maîtrise, les conditions de chasse comme les tirs sont souvent difficiles. Tout contribue à en faire l’un des modes de chasse les plus authentiques. Et on ne peut que déplorer les attaques, vexations, contraintes qui sont imposées depuis des décennies à ces chasseurs qui, pourtant, pratiquent une chasse qui ne porte en elle que des valeurs à même de la faire aimer à ceux qui la méconnaissent.

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La valeur n’attend pas le nombre des années et Gabin a déjà bien compris toute la complicité qui pouvait se nouer entre le sauvaginier et ses appelants.

D’où, peut-être, le caractère parfois intransigeant de certains sauvaginiers. Mais, il faut bien reconnaître que si la chasse est pour beaucoup un mode de vie, voire une raison de vivre, c’est en côtoyant ces chasseurs de gibier d’eau qu’on le réalise avec le plus d’intensité. Sinon, comment expliquer cet élan qui pousse ce groupe de sauvaginiers de l’Hérault rencontré au milieu du salon, à traverser la France en voiture avec remorque, pour revenir avec plus de 250 appelants, y laissant au passage leurs économies de l’année ? La chasse est une fête, et ce salon le fut tout particulièrement, une parenthèse enchantée dans une année marquée par les épreuves collectives. Et malgré le port du masque, les sourires se devinaient largement au travers des regards. Charles-Henri BACHELIER, organisateur de l’évènement, ne disait pas autre chose en parlant de salon du renouveau. Et il sait de quoi il parle, l’édition précédente ayant été annulée, de même que les salons de la Chasse et de la Faune Sauvage de Rambouillet 2020 et 2021, dont il est aussi responsable.

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Des montagnes de blettes et autres accessoires, pour le plus grand bonheur des chasseurs, car un salon est avant tout un événement commercial.

Si les gens du Nord étaient bien sûr majoritaires, toutes les grandes contrées sauvaginières avaient envoyé des émissaires. Nous avons croisé des normands, des girondins, des charentais, mais aussi des provençaux. La côte picarde a connu ce week-end une grande migration qui n’était pas que touristique, et des personnalités se sont posées en nombre sur l’herbe de Cayeux. Une fois n’est pas coutume, le président de la Fédération Nationale des Chasseurs Willy SCHRAEN n’était pas là pour raison personnelle. Il s’en était excusé dans une vidéo sur les réseaux sociaux, mais personne ne saurait le lui reprocher. Xavier BERTRAND, le président de la région Hauts-de-France fraîchement réélu, est venu rencontrer des chasseurs, à qui il a confié beaucoup de responsabilités écologiques.

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Parmi les personnalités présentes, le YouTubeur Richard sur Terre qui, par ses vidéos réconfortantes, redonne espoir et fierté aux chasseurs.

Les influenceurs présents sur le salon ont rencontré un joli succès, Marius Chasse, Feliew, mais aussi Richard sur Terre, le YouTubeur phénomène qui, depuis à peine plus d’un an, remet régulièrement l’église au milieu du village en éboulant les contrevérités érigées par les anti-chasse. Mais, comme tous les ans, parmi les différentes activités, lancés de blettes, concours d’appeau, présentations de chiens qui animent le salon, le concours de la meilleure chanteuse a rassemblé une foule acquise et à l’écoute de la nouvelle star. C’est la cane de Morgane FLEURY, une jeune chasseresse qui a remporté le prestigieux prix. Et c’est donc sur cette singulière musique que les organisateurs nous ont donné rendez-vous pour la 11ème édition.

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Au Salon des Migrateurs, ce sont bien les cannes qui ont le plus de choses à raconter.