Le petit oiseau va sortir…

Le petit oiseau va sortir…

Le 29 septembre, le gouvernement a présenté un plan haies visant à stopper leur destruction et à en recréer de nouvelles, 50.000 km d’ici 2030. La haie est en effet un symbole. Ces alignements végétaux dessinent les paysages de nombreuses régions de France et ravissent le regard de ceux qui la traverse, décors de nos voyages et randonnées. Face à la complexité du monde, les symboles sont de puissants moyens pour nous faire prendre conscience de problèmes majeurs, et ce en dépit de la simplification qu’ils imposent et du simplisme qu‘ils suscitent le plus souvent.

Ainsi, pour évoquer les atteintes à notre environnement qui, reconnaissons-le, constituent un véritable enjeu, les gardiens de la biodiversité en appellent souvent au symbole de la haie. Toutes les associations, dont le fonds de commerce est l’écologie, se sont donc emparées du sujet. Ceci-dit, le plan gouvernemental pour la haie ne peut qu’être salué, et devrait être soutenu par la plupart des organisations de protection de l’environnement. C’est bien dans cet esprit que les chasseurs ont anticipé cette louable entreprise en présentant, il y a 6 mois déjà, leur propre contribution. La Fédération Nationale des Chasseurs a en effet lancé l’opération « Sensibilis’Haie » qui entend mobiliser les acteurs des territoires ; communes, associations et habitants à la plantation d’une haie sur leur commune avec le soutien financier de l’OFB. Pour l’heure, plus de 600 communes ont répondu favorablement.

Ainsi, un sujet aussi consensuel devrait échapper aux contestations habituelles, quand bien même il serait soutenu par des chasseurs. Par exemple, la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO) aurait tout intérêt à participer à cet élan national pour préserver ces habitats essentiels à l’avifaune. Mais méfions-nous de la duplicité de ses dirigeants et de son célèbre président, Allain BOUGRAIN-DUBOURG. Un autre projet du gouvernement vient en effet jeter le doute sur la probité intellectuelle de ces « amis des oiseaux ».

Courant octobre, l’association s’est ainsi opposée à une autre initiative du gouvernement qui a mandaté l’OFB pour mener une étude scientifique sur la sélectivité des chasses traditionnelles, c’est-à-dire leur capacité à ne capturer que les espèces visées. Les chasses en question concernent les tenderies, pantes et matoles, ces procédés de capture à l’aide de filets ou cages, et ciblant les vanneaux et pluviers, grives, merles et alouettes dans les Ardennes, et plusieurs départements du Sud-Ouest. La sélectivité, ou plutôt son absence, est l’argument invoqué par la LPO pour sans cesse les attaquer en justice et étoffer une jurisprudence défavorable aux chasses traditionnelles. L’expérimentation en cours devrait apporter aux juges des éléments objectifs dont l’inexistence justifiaient jusqu’alors un principe de précaution et la suspension de ces modes de chasse. Si un seul rouge gorge est capturé il en sera logiquement fini de ces modes de chasse, mais si aucun oiseau non visé n’est pris, alors elles devraient logiquement subsister. La LPO ne ferait donc plus confiance à la science ?