Vivre le vivant, de Jean-Noël CARDOUX

Vivre le vivant, de Jean-Noël CARDOUX

On ne pourra jamais dire que notre ami Jean-Noël CARDOUX n’est pas un auteur prolixe. À peine avons-nous laissé le président du groupe Chasse du Sénat avec son Entre Loire et Sologne qu’il récidive avec un petit opuscule sur la chasse destiné au monde politique, un long plaidoyer sans complaisance en faveur de notre passion, remettant les choses à leur place, à l’heure où la chasse n’est pas contestée sur sa légalité mais sur sa légitimité.

La chasse, écrit-il en substance, ne peut et ne doit pas se résumer à la seule conception environnementale, économique. C’est un plaisir, un mode et une philosophie de vie, et, en dépit de « l’univers chaotique de ce début du XXIème siècle », elle a encore toute sa place. Et de démonter bien des anathèmes jetés par nos adversaires : Sa « cruauté » ? C’est oublier que « la nature est elle-même cruelle ».

Il nous parle évidemment de la sécurité, chiffres à l’appui, du fameux « partage des territoires », et de rappeler que « non, la nature n’est pas à tout le monde ». Il évoque, sans fard, ni tabous, « l’artificialisation de la chasse » avec son assimilation à la seule notion de tir, qu’il s’agisse du lâcher d’oiseaux ou des parcs à sangliers, pour montrer que le monde cynégétique n’ignore rien et agit pour une pratique encore plus éthique. Plus encore, Jean-Noël CARDOUX montre que les chasseurs sont des acteurs essentiels de la défense de la biodiversité, une vigie sanitaire, « bien mieux que les naturalistes de salon qui privilégient la parole et l’affichage à la méthode expérimentale ». Il évoque le rôle sociétal de la chasse , avec son brassage des populations, sa part civilisationnelle, qu’il s’agisse de la langue, des Beaux-Arts, de la gastronomie, les questions philosophiques qu’elle soulève, à commencer par notre relation à la mort.

Le sénateur espère une chasse apaisée, débarrassée des idéologies et des groupes de pression marginaux. « Le monde de la chasse s’est laissé déborder, mais n’assume pas… » Bref, il appelle à être nous-mêmes. Cet ouvrage est un petit bréviaire à méditer.