Un tir bien stable

Un tir bien stable

Dans le cadre des chasses individuelles, le ratio balles tirées / gibiers tués est théoriquement proche de 1 pour 1. C’est en tout cas l’objectif qu’il est bon de se fixer et pour l’atteindre, le facteur décisif est la stabilité de l’arme au moment du tir.

C’est un fait, les chasses individuelles du grand gibier rencontrent un succès grandissant dans l’Hexagone. Des chasses où les tirs se font sur des animaux arrêtés, ce qui pourrait laisser croire que la facilité est de mise. Détrompez-vous ! Que ce soit à l’affût ou à fortiori à l’approche où le gibier risque bien plus d’avoir repéré son poursuivant, effectuer un tir létal c’est-à-dire parfaitement placé, est loin d’être une évidence.

Un tir bien stable : photo 2

LE DÉFAUT DE L’ÉPAULE

Soulignons au passage qu’un tir bien placé doit l’être au défaut de l’épaule sur un animal perpendiculaire par rapport au tireur, ou au pire offrant son flanc de trois-quarts arrière ce qui engendrera la perte de l’épaule placée au niveau de la sortie de balle. Toute autre option (cou, tête, panse, etc.) est à proscrire, ne serait-ce qu’en raison du risque de blessure qu’elle engendre (parlez-en à un conducteur de chien de sang) et sans parler des aspects sanitaires puisque les balles de trois-quarts avant ou de tablier provoquent des lésions du système digestif qui conduisent à une contamination bactérienne rendant la venaison impropre à la consommation. CQFD.

Un tir bien stable : photo 3
À si courte distance et bien stabilisé, aucun problème. Mais attendez, si possible, que ce petit brocard dégage son épaule gauche pour parfaitement placer votre balle.

CHAQUE SECONDE COMPTE

Autre point commun entre l’approche et l’affût, la brièveté potentielle de la rencontre avec du gibier où le chasseur devra être en mesure d’exploiter chaque seconde à son profit, particulièrement à la tombée de la nuit. Bien entendu, il est hors de question de confondre vitesse et précipitation, chaque geste et chaque décision devant être dictés avant tout par une sécurité absolue dans l’action de chasse.

Un tir bien stable : photo 4

LA RÉPÉTITION DU GESTE

Ceci se traduit par la réalisation de tirs 100% fichants, mais aussi par la nécessité d’un entraînement intensif à blanc (manipulation de l’arme, positions de tir) et à balles réelles, en amont des sorties de chasse. Le tir arrêté ça ne s’improvise pas (voir notre article sur la formation au tir de la société IMPACTS), et une fois les techniques de tir maîtrisées, il vous faudra encore maîtriser… vos émotions !

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L’INDISPENSABLE CANNE DE PIRSCH

Passage obligé pour stabiliser un tir, la multiplication des points d’appui pour bénéficier d’un support le plus stable possible. Bien connues des chasseurs à l’approche, les cannes de tir ou de pirsch sont l’accessoire indispensable pour stabiliser l’arme. Puisqu’il faut multiplier les points d’appui, privilégiez les modèles offrant 4 points d’appui.

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Les cannes à 4 points d’appui permettent aussi de jumeler sans déposer l’arme.

4 POINTS MINIMUM

En-dessous de 4, ou pour encore davantage de stabilité, il vous faudra trouver des points d’appui auxiliaires : tronc, rocher, épaule du guide de chasse (voir photo ci-dessous), genou, etc. ou tout simplement réduire la distance de tir.

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5 POINTS POUR LES TIRS PLUS LOINTAINS

Certains modèles proposent 5 points d’appui, une option qui dans la pratique s’avère difficile à mettre en œuvre. La petite astuce consiste à utiliser une canne à 4 points d’appui, à laquelle on fixe une cordelette sur la partie arrière (celle qui est côté tireur). Une fois la canne déployée et l’arme posée dessus, le tireur marche sur l’extrémité de la cordelette qui traîne au sol et pousse la canne en avant pour mettre la cordelette sous tension (voir photo ci-dessous). La stabilité obtenue sera identique à celle d’un chevalet posé sur une table de stand de tir et permettra des tirs éventuellement plus lointains.

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POSITIONS DE SECOURS

Pour les étourdis qui oublient leur canne à la maison, il existe une multitude de positions permettant de combler l’absence de canne de tir, véritable Kama Sutra cynégétique qui lui aussi nécessite un entraînement préalable à l’action de chasse. Citons, par exemple, le tir en tailleur avec appui latéral ou ventral, le tir à genou avec appui latéral, le tir couché avec appui frontal, le tir debout avec appui latéral ou frontal.

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La paire de jumelles peut constituer un support stabilisant le devant de l’arme, pour ce tir debout sans canne, en appui frontal sur un ballot de foin.

L’OPTION BIPODE

En l’absence de canne et si le relief l’autorise (tir fichant), optez pour un tir couché avec appui frontal sur un bipode fixé au devant de l’arme ou sur un sac à dos.

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GARE AU CANON

Attention à ne jamais vous appuyer sur le canon, ce qui aurait pour effet de dévier la trajectoire du tir. C’est la raison d’être des carabines dites « Stutzen » à fût long, dont le canon est enrobé de bois pour éviter tout contact avec le sac à dos.

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AU MIRADOR, 3 POINTS MINIMUM

L’affût nécessite nettement moins de gymnastique, mais ne se dérobe pas à l’obligation de multiplication des points d’appui. Échelle, sièges d’affût auto-portant ou mirador, veillez là aussi à disposer de 3 points d’appui minimum. À l’avant? la barre de tir habillée d’un petit coussin de tir, sur le flanc votre coude du bras tireur et à l’opposé, votre genou relevé sur lequel s’appuie le coude du bras non tireur.

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Dans les miradors, il est utile de prévoir une planche d’appui « volante » qui sera positionnée de façon transversale et offrira ainsi un support d’une stabilité redoutable.

À l’affût, bien calé, tirez !