Le péril chat
Il y trois ans, répondant à une interview, le président de la Fédération Nationale des Chasseurs, Willy SCHRAEN, avait souligné l’impact catastrophique des chats sur la faune, et la nécessité de les capturer. Cela lui avait valu, outre quelques noms d’oiseaux, d’être menacé de mort.
Et oui, pas touche à Minou ! L’es tellement trop gnon ! Le chat est en effet tellement beau qu’il a la faculté d’occulter toute vérité scientifique, concept pourtant élevé au rang de religion à notre époque. Pourtant, Willy SCHRAEN avait raison en pointant son impact sur la petite faune. Il serait même, selon nombre de scientifiques, la première cause de perte de biodiversité, particulièrement pour les oiseaux, loin devant la somme de toutes les autres causes imputables à l’homme. Car loin de nous l’idée de jeter l’opprobre sur le chat, ce dernier étant un prédateur par nature, mais un prédateur sous le contrôle théorique de son propriétaire, et sous notre responsabilité collective. Mais, selon certains experts (étude participative du Muséum national d’histoire naturel) ce sont, chaque année, à minima 75 millions d’oiseaux qui sont occis par nos chats domestiques. Mais, il ne s’agit là que des oiseaux rapportés chez leurs maîtres, d’autres scientifiques, en estimant la prédation cachée et celles des chats errants, parviennent au chiffre faramineux de 800 millions de Titis croqués par Grominet.
Il est assez paradoxal de frustrer quelques amateurs de chasse traditionnelles qui capturent tout au plus quelques milliers d’oiseaux avec sélectivité, mais de tolérer que nos chats détruisent sans discernement des millions d’oiseaux sans que cela ne nous émeuve. L’heure de la véritable écologie n’est pas encore venue, mais dans l’attente de ces jours meilleurs, nous pouvons, chacun à notre niveau, diffuser les bons messages. Puisque qu’il est, contrairement à l’Australie par exemple, socialement inacceptable de réguler les chats en France et qu’il est objectivement complexe de les maintenir enfermés chez soi, il faut faire entendre la nécessité de les capturer pour les faire stériliser. C’est la responsabilité des communes que de s’en charger. Certaines l’ont bien compris et organisent des campagnes de capture et d’information pour les faire stériliser par des vétérinaires, avant de les relâcher au même endroit. À moins de posséder un chat de race que nous envisageons de faire reproduire, nous nous devons de tous faire stériliser notre chat, personnellement. L’opération amoindrira les nuisances que peut causer notre animal au voisinage et contribuera à diminuer sa pression de prédation. De même, un piégeur agréé qui capture accidentellement un chat se doit de le conduire à la mairie de sa commune, à la gendarmerie ou au commissariat le plus proche pour une mise en fourrière. L’irresponsabilité, « chat suffit » !