Le 300 WINCHESTER Magnum : puissance et polyvalence

Puissante cartouche de chasse, le 300 WINCHESTER Magnum est connu de tous les chasseurs de l’hexagone comme « le 300 ». Lancé par BROWNING et sa Bar en 1967, il a fait les beaux jours des postés, surtout dans le sud de la France, même si cette utilisation est plutôt à contre-emploi.
HISTORIQUE ET GÉNÉRALITÉS
Tout commence en 1958 avec le 338 et du 264 Win Mag. À partir de l’étui du 338, des « bricoleurs » ont créé un « Wildcat » de calibre .30 et NORMA propose son excellent 308 NORMA Mag. Face à la riposte de REMINGTON et son 7 mm Rem Mag en 1962, WINCHESTER doit réagir. Les spécialistes s’attendent à une 30-338 standardisée. En 1963, WINCHESTER les surprend avec le 300 Win Mag : un étui plus long et un collet plus court que le 308 NORMA Mag ou le 30-338.
Le succès est immédiat. Un an après REMINGTON et son 7 mm, WINCHESTER revient au score. Sa cartouche gagne sa réputation sur le grand gibier de l’ouest, sur les ours et les grandes antilopes d’Afrique. Elle rivalise avec la « vieille » 300 WEATHERBY, chère et rare.

Chez nous, il arrive en 1967-68 avec la BROWNING Bar et il ne tarde pas à gagner notre paysage cynégétique et ses battues. Sans concurrence en termes de puissance, le succès de la Bar et du « 300 » ira grandissant à partir de 1970. Cartouche conçue pour les tirs lointains sur les gibiers résistants d’Amérique du Nord ou d’Afrique, le 300 Win Mag va connaître une utilisation à contre emploi, prélevant chaque année des milliers de sangliers, tirés majoritairement dans les premiers 45 mètres. La Silvertip de 220 g, relativement lente mais dotée d’un bon pouvoir d’expansion et de pénétration, fera sa réputation.

Aujourd’hui, rien que chez WINCHESTER, FEDERAL, HORNADY, RUAG, SAKO, SELLIER & BELLOT, PPU, LAPUA, nous comptons 80 chargements de chasse ! Je m’arrête là. Je vous laisse comparer les offres en 300 WSM qui devaient balayer le vieux « 300 » !
LE 300 WIN MAG SUR LE MARCHÉ FRANÇAIS
En France, son succès est dû aux carabines de battue semi-auto mais ses performances remarquables, tant en précision qu’en puissance, lui donnent une grande polyvalence. Les balles les plus courantes, d’un poids qui tourne autour de 11,7 g permettent le tir de tous les gibiers européens avec une marge de sécurité. Leur vitesse élevée les amène à subir des contraintes dont les effets secondaires se situent entre la destruction de la venaison et une pénétration réduite sur des gibiers lourds tirés de près.
Conçu pour les longues distances, le 300 Win Mag demande un minimum de sérieux dans le choix des projectiles.

Carabine SAVAGE, lunette VX5 1-5×24, distance 100 m.
Les 9,7 g sont à proscrire à part pour l’affût et la montagne mais une 10,7 g fera toujours mieux avec une meilleure tenue au vent et un choix plus étendu de balles de qualité.
Pour un usage mixte, le chasseur hexagonal aura intérêt à choisir une balle de 10,7 à 11,7 g partitionnée ou à noyau soudé. Ça lui évitera bien des soucis.

Les balles « cuivre » peuvent être plus légères pour des performances proches ou égales à celles des 11,7 g en raison de leur conception. Les poids supérieurs sont à réserver aux plus lourds gibiers ou peut être au frêle chevreuil. Conçues pour des animaux solides elles expansent peu sur ce gibier, sauf rencontre avec un os important, la destruction de la venaison est limitée. Comme toutes les cartouches brûlant beaucoup de poudre, la longueur idéale du canon se situe autour des 61cm. Les canons des carabines de battue n’exploitent pas le potentiel de la 300 Win Mag. Toutefois, RWS et NORMA proposent des options pour canons courts.