La saga BARDOU, Ep.5 : les Dianes de la famille

La saga BARDOU, Ep.5 : les Dianes de la famille

Les 9 et 10 avril, une grande compétition de Ball-Trap aura lieu au Sologne Shooting Club. À cette date, le stand dirigé par Charles BARDOU accueillera le 7ème Euro Shooting Cash. À Courgenou (41), des tireurs venus de partout pourront enfin se retrouver pour clore cette longue absence. Nos Dianes aussi seront sur le qui-vive.

Elles ne manqueraient pour rien au monde cet événement autant sportif que familiale, heureuses de prêter main forte à l’organisation de Charles. Martine, la mère de ce dernier, s’occupera de l’administratif. Les filles de David, le grand frère de Charles : Victoire 21 ans et Angèle 17 ans s’occuperont du bar, tandis que « Juju » leur cadette âgée de 15 ans veillera à l’entretien des locaux. À n’en pas douter, Valentine 5 ans, la petite dernière de Charles, soutiendra moralement mamie et les cousines. Ce Ball-Trap est tellement important, leurs vies ont presque débuté avec, et ce avant même qu’elles sachent parler.

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Victoire en cours très particulier avec son grand-père Didier BARDOU.

Elles le disent elles-mêmes : « Nous ne manquons pas une occasion pour nous retrouver en famille », constate Victoire. Elle qui rêve de retourner s’installer dans sa Touraine natale, d’ici trois ans, à la fin de ses études de chiropraxie à Toulouse. « La chiropraxie, c’était notre plan B avec maman, au cas où mes études de médecine ne marcheraient pas… ». Et elles ont été bien inspirées, car passée la déception de ne pas avoir pu continuer médecine, Victoire a intégré une école de chiropraxie. « À présent, j’ai trouvé ma voie », dit-elle, rayonnante. La chiropraxie consiste en un traitement effectué par manipulation de différentes parties du corps. Un diplôme reconnu, assimilé à un master, conclut les cinq années d’études.

31/31 AU PERMIS DE CHASSER !

Mais, s’il est un examen qui a totalement enchanté David, son père, comme d’ailleurs ses deux grands-pères, Didier et Claude, c’est le passage obligatoire du permis de chasser. Imaginez, côté BARDOU, Victoire fut la première de sa génération à obtenir le Graal. « Ce matin-là, papa et Jet, notre springer tricolore, m’accompagnaient. À la sortie, quand je lui annonce mon score 31/31, papa avait à moitié la larme aux yeux. Nous l’avons bien fêté, avec papi Claude qui racontait à qui voulait l’entendre, ‘’ma petite fille a réussi son permis !’’ »

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Victoire et son premier chevreuil, en décembre 2020, dans la chasse familiale de Montrésor. Elle l’a tiré avec une carabine express BROWNING point rouge offerte par son père, qui ce jour-là, l’accompagnait au poste.

Pour Victoire, l’obtention du permis de chasser lui permit d’accéder au grade supérieur, celui de porteur de fusils. Fusils au pluriel, car le privilège d’avoir des parents séparés est qu’une voire plusieurs armes différentes l’attendent pour chasser dans chacune des maisons, paternelle comme maternelle. « Mon grand-père Claude avait tenu à m’offrir le premier BENELLI calibre 20 de maman ; avec lui, j’ai tiré mon premier lièvre. » L’histoire a parfois des hoquets étranges, par exemple, lorsque l’on se souvient de la marque du premier fusil du père de Victoire. Sept ans avant qu’elle naisse, David avait échangé sa carabine contre un BENELLI 90 pour tirer au championnat de France de Parcours de Chasse 1993.

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PREMIER DOUBLÉ DE PERDREAUX

Que Victoire ait désormais l’autorisation de porter un fusil n’entraînera pas la moindre jalousie chez Angèle et « Juju ». Elles continueront, en attendant de passer le permis à leur tour, à tenir leur place dans le rabat. Celle aussi de rapporter le gibier tombé, mais plus encore d’annoncer à gorge joyeuse les oiseaux à leur sœur. Comme ce jour où, postée en bout de ligne, chargée par une compagnie de perdreaux, tout le monde alertait : « Victoire à toi, à toi, perdreaux ! » Ce sera « le doublé ! et la gloire de mon père ». En effet, découvrant l’exploit de « la reine de la chasse », David, s’il n’avait pas assisté directement au spectacle, sentira à nouveau ses yeux se mouiller. Un doublé de « gris », d’authentiques sauvages, combien d’hommes en sont capables ? Aussi, quelle fierté partagée avec son père Victoire a-t-elle dû ressentir… Elle, « tellement heureuse de le voir heureux. » Il était loin le temps de l’apprentissage à la carabine 4,5 mm avec papi Didier cette fois. Lorsqu’avec Arthur, chasseur invétéré et cousin du même âge, ils tiraient des grenouilles. « C’était rigolo. On faisait même un tableau ; avant, le soir, de manger des cuisses de grenouilles. »

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Cette initiation à la carabine à air comprimé, puis à la .410, Victoire, Angèle et Juliette l’ont reçue de David et Didier BARDOU. Ces deux-là partagent le goût de l’enseignement, de la pédagogie et la même bienveillance. « À un point tel, que lors d’une compétition, papa ne sera pas avare de conseils au risque de sortir de sa concentration », témoigne Angèle, adepte de tir de précision « dans le jardin », et du pistolet.

« AU POSTE, PAPA NOUS APPRENAIT LE LANGAGE DES CHIENS »

Angèle, Victoire et David ont en commun d’impérissables premiers souvenirs de chasse aux grands animaux, au poste. C’est palpable, chacune de ses filles sont fusionnelles avec lui et inversement. Lui qui répond par un sourire complice à la boutade d’Angèle : « Papa tu ne regrettes pas que je ne sois pas un garçon ? » Évocation d’un petit secret familial d’avant qu’elle ne vienne au monde. Dans la perspective d’avoir un fils, David avait même acheté une carabine d’enfant en plastique. Qu’importe en Brenne ou dans la chasse familiale de Montrésor, elles l’accompagneront souvent au poste. Là, elles profitaient seules de « papa ». « Tantôt au sol ou sur un mirador, il nous apprenait la nature, la forêt, traduisait le langage des chiens quand ils menaient ou tenaient un sanglier au ferme. Nous parlions, nous étions bien ensemble, c’était rigolo », se souviennent-elles. Angèle en a conservé le goût de la chasse des grands animaux en battue comme à l’approche, comme le tir de ce cerf au point du jour dans le marais de Brenne.

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Nous ne saurions finir ce portrait des Dianes BARDOU sans évoquer leur commune inclination pour le sport. Ceux de balles évidemment, dont le nom est à l’origine de « Ball-Trap ». À Juliette échoient les sports individuels : comme le tennis. Angèle, quant à elle, possède la passion du rugby chevillée au corps. À son grand regret, depuis l’année dernière, compte tenu de son âge, la pratique mixte lui est désormais médicalement interdite. Cette authentique passion racontée avec passion par une élégante jeune femme surprend au départ, elle qui aimerait plus tard exercer un métier dans la joaillerie ou la mécanique de précision. Le Basket ! Voilà la grande passion transgénérationnelle entre Martine BARDOU et sa petite fille Victoire. « J’y joue depuis l’âge de 6 ans, même aujourd’hui, pendant mes études à Toulouse le basket est ma récréation. »

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Pour terminer ces lignes sur une touche culturelle et un peu personnelle, avouons aux Dianes BARDOU et à David notre goût partagé avec eux pour le joli livre de Maurice GENEVOIX, Raboliot. Puisse-t-elle perdurer, cette douce France de GENEVOIX, celle du Centre où nous aimons retrouver les BARDOU.

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