La discrète martre des pins

La discrète martre des pins

Pourtant présente sur l’ensemble du territoire métropolitain, la martre des pins (Martes martes) reste timide et plutôt nocturne, ce qui la rend difficile à rencontrer. Cependant, en fin de printemps et surtout en été, elle maraude un peu plus tard en matinée en quête de nourriture ; l’occasion d’observer ce redoutable chasseur.

La martre des pins (appelé aussi marte) fait partie de la famille des mustélidés comme le blaireau, la fouine, l’hermine, le putois… Ce petit carnivore, mesurant en moyenne 50cm sans la queue et pesant autour d’1,5 kg, vit essentiellement dans les forêts de conifères aux peuplements mixtes plutôt denses, où il trouve le gîte et le couvert.

La discrète martre des pins : photo 2

UNE GRIMPEUSE HORS-PAIR

La martre se nourrit de petits mammifères, d’oiseaux, d’insectes et de fruits sauvages. Elle n’a pas son pareil pour aller piller les nids (œufs et oisillons) aux sommets des arbres, où elle grimpe sans aucune difficulté.

La discrète martre des pins : photo 3

REDOUTABLE PRÉDATRICE

Les cerises constituent également un festin, dont on retrouve les noyaux dans les crottes laissées sur les chemins, trahissant sa présence. À l’occasion, elle n’hésitera pas à prédater de jeunes lièvres ou lapins. À l’époque des fauches, elle parcourt souvent les lisières des prairies à la recherche des victimes de la faucheuse. Elle peut également devenir opportunément charognard.

La discrète martre des pins : photo 4

UN POINT COMMUN AVEC LE CHEVREUIL

La saison des amours a lieu en été, la mise bas qui voit naître entre 2 et 7 jeunes à lieu en avril. La moyenne des jeunes est de 3. Comme pour la chevrette, la femelle martre des pins connaît une ovo-implantation différée, ou diapause embryonnaire, qui fait cesser le développement des embryons. La mise bas à lieu dans une cavité naturelle d’arbre, ou dans d’anciennes loges de pic. Seule la femelle s’occupe des jeunes.

La discrète martre des pins : photo 5

DE PROCHES COUSINES

Elle est souvent confondue avec la fouine, qui vit plus proche de l’homme, dans de vieilles granges ou dans les greniers. Pourtant, il est assez facile de les distinguer : la fouine, un peu plus petite, porte une fourrure grise, alors que celle de la martre est marron. La truffe rosée chez la fouine est de couleur brune marron chez notre martre. Pour ne plus avoir de doute, le plastron sous la gorge de la fouine est blanc, alors qu’il est jaune orangé chez le mustélidé forestier.

La discrète martre des pins : photo 6
À gauche la martre, et à droite la fouine.

UN STATUT UN POIL COMPLEXE

Longtemps chassée et piégée pour sa fourrure et ses poils servant à fabriquer les pinceaux des peintres à gouache, encre ou aquarelle, la martre reste classée ESOD (espèce susceptible d’occasionner des dégâts) dans l’essentiel des départements français. En juillet 2021, le Conseil d’État a annulé partiellement l’arrêté ministériel du 3 juillet 2019 qui fixait la liste des ESOD, et ainsi retiré la martre de la liste dans les départements de l’Ain, la Moselle et les Hautes-Pyrénées.

Les infrastructures routières et autoroutières sont très meurtrières pour tous les mustélidés, et il est très fréquent de voir des cadavres de martres sur les bas-côtés.

La discrète martre des pins : photo 7

Malgré ces dangers qui ne cessent d’augmenter et réduisent son habitat, la martre des pins se laissera observer, par celles et ceux qui sauront arpenter discrètement les forêts et bosquets de notre belle campagne.