Coter un trophée : pourquoi, comment ?

Coter un trophée : pourquoi, comment ?

En cette période intense de chasse d’été des brocards, certains d’entre nous aurons peut-être la chance de tirer de beaux animaux aux trophées flatteurs. Savez-vous qu’il est possible de le faire coter pour estimer leur « qualité » ? Mode d’emploi.

Depuis 1981, au niveau international, les trophées de grands gibiers peuvent être évalués par un système de points dont les règles sont fixées par le CIC (Conseil International de la Chasse). Selon qu’il s’agisse de bois, cornes ou défenses différents critères objectifs sont mesurés : longueur, épaisseur, circonférences, masse, volume. D’autres critères plus subjectifs sont évalués à partir de référentiels comme la couleur, la régularité, ou la présence de perlures sur les bois. À ces différentes mesures sont affectés des coefficients, la somme de l’ensemble donne un nombre total de points qui permet de situer le trophée par rapport aux autres spécimens de son espèce. On établit aussi des paliers qui permettent d’attribuer des niveaux, bronze, or ou argent permettant de distinguer la qualité relative des trophées. De plus chaque pays membre du CIC établit un catalogue, régulièrement mis à jour, qui recense les trophées homologués et établit le classement national.

Coter un trophée ; photo 2
Le trophée de chevreuil record de France, tiré en 1999 dans le Var, totalise 232,97 points.

S’il est toujours gratifiant de récolter un bel animal, ce système de classement ne doit pas aboutir à une course aux records. Les trophées sont la résultante de la qualité écologique des territoires sur lesquels ils vivent, et doivent être d‘abord appréhendés comme un indicateur environnemental. Un territoire qui produit régulièrement de grands trophées a toutes les chances de respecter un bon équilibre entre le biotope et la faune qui le peuple. Estimer la qualité des trophées dans le temps permet d’estimer les évolutions positives ou négatives du territoire concerné. Ainsi les chasseurs se doivent avant tout d’appliquer une gestion quantitative, qui, bien menée permettra occasionnellement de récolter un animal adulte à son apogée. Bien sûr, il est toujours gratifiant pour l’ego de conquérir un magnifique trophée, voire un record, mais cela doit rester une cerise sur le gâteau et non un but en soi. On assiste souvent à des dérives, notamment à la faveur de chasse commerciales, ou la course aux trophées non compensée par le tir de jeunes et de femelles altère l’équilibre des populations, et parfois même les milieux. Il est aussi utile de préciser que les trophées obtenus en parc ne pourront pas être homologués pour les raisons écologiques évoquées précédemment. Vous pouvez néanmoins demander une cotation à titre purement informatif.

Coter un trophée ; photo 3

Quelle que soit l’espèce que vous aurez prélevée, vous pouvez ainsi la faire coter par un cotateur de l’Association Française de Mensuration des Trophées. Il existe, sur le site de l’Association Nationale des Chasseurs de Grand Gibier (ANCGG) une liste par département permettant de solliciter le cotateur le plus proche de chez vous. Vous pouvez aussi télécharger les fiches de cotations permettant de visualiser les différents critères évalués pour les espèces chassables en France (chevreuil, sanglier, cerf élaphe, mouflon, chamois/isard et daim). Au-delà du souvenir impérissable que représente souvent un trophée pour le chasseur, la cotation ne pourra qu’apporter une dimension supplémentaire à l’acte de chasse et lui donner encore plus de sens.