Fidéliser le petit gibier à son territoire

Fidéliser le petit gibier à son territoire

L’ouverture générale de la chasse qui concerne surtout les chasseurs de petits gibiers sédentaires et de certains migrateurs est toujours un moment attendu avec impatience. Les espoirs et l’excitation se mêlent dans l’esprit des chasseurs pour profiter pleinement de cette période magique. S’il est temps de récolter les fruits des aménagements réalisés tout au long de l’année, le gestionnaire averti sait qu’il ne faut pas relâcher ses efforts. Voici quelques conseils pour ce début de saison.

LA BASE

Leitmotiv de la gestion du petit gibier, l’agrainage est le principe de base à appliquer sur les territoires de petit gibier à plumes. Perdrix grises, rouges ou faisans, ils ont cette même appétence pour les céréales distribuées en point fixe, de préférence du blé.

Fidéliser le petit gibier à son territoire : photo 2

L’installation de seaux agrainoirs sur les lisières, les angles de bois ou en bord de chemin va naturellement regrouper des compagnies dans un rayon proche. Apport alimentaire appréciable dans les zones de plaine aux chaumes vite labourés, les oiseaux seront plus forts pour affronter la mauvaise saison. Enfin, comme la prédation s’exerce surtout lorsque la proie recherche sa nourriture, et l’agrainage diminuant le temps nécessaire pour s’alimenter, les risques de prédation seront atténués.

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L’autre alternative, délaissée de nos jours, mais pourtant efficace, est le sentier d’agrainage. Il consiste à réaliser un parcours serpentant le territoire que le gestionnaire emprunte tout en distribuant du grain à la volée. Évidemment, il se destine au milieu boisé. Même s’il est plus chronophage, cet agrainage a l’avantage de mieux disperser les oiseaux.

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Crédit photo : Gilles DE VALICOURT

UNE CULTURE TARDIVE

Les principales cultures à gibier sont semées depuis plusieurs mois, qu’il s’agisse du maïs semé en mai, ou des mélanges dédiés généralement implantés en juin/juillet. Cependant, le semis de moutarde peut être réalisé tardivement, donc en ce moment, compte tenu de la vitesse de croissance de la plante. Un couvert idéal pour le petit gibier de plaine, faisan, perdrix ou lièvre, qui leur permettra de trouver un refuge tout l’automne, voire plus longtemps en climat doux (secteur Atlantique, bord de mer). Même les grives musiciennes de passage en octobre y trouvent leur compte.

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Ces perdrix grises ont trouvé refuge dans une moutarde toujours en place en plein hiver.
Crédit photo : Gilles DE VALICOURT

MAINTENIR LA PRESSION DE PIÉGEAGE

À quoi bon tous ces efforts si ce sont les renards et mustélidés qui en profitent ? Une fois les fortes chaleurs dégradant les appâts carnés passées, il est temps de réamorcer les charniers. Profitez également des labours avant semis d’automne pour placer quelques collets à arrêtoir. Vous l’avez compris, il faut remettre la pression sur les renards.

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Contre les mustélidés, quelques boîtes à fauves bien placées en bord d’un tas de bois en forêt ou sur une passerelle traversant un fossé dans le marais limiteront la population de martres et de fouines.

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Le piégeage, en plus de la limitation de la prédation directe, induit également une tranquillité relative sur la zone concernée. En diminuant la quantité de prédateurs, c’est moins de pression subie par le gibier. C’est un moyen de lui créer un « havre de paix » favorisant son implantation.

Quelques efforts de plus, même en pleine saison de chasse, mais qui feront la différence.