À Deauville, la chasse a fait son cinéma

Les 29 et 30 avril, et le 1er mai dernier s’est tenu à Deauville un nouveau salon, le Deauville Outdoor, réunissant une soixantaine d’exposants. AIR & NATURE y était, et vous livre ses premières impressions.
UN SITE DE PRESTIGE
Le site est prestigieux, et le cadre feutré. À l’entrée du Centre International de Deauville, un grand panneau accueille les visiteurs, affichant les noms et logos des exposants et partenaires de ce tout nouveau salon. Quelques marches descendues, et ces derniers sont accueillis à l’entrée du hall d’exposition par un alignement de voitures de luxe, qui d’emblée affiche le positionnement de l’événement. Quelques pas dans les travées et une autre évidence s’impose. Annoncé comme un salon de l’outdoor, soit des loisirs au grand air, ce dernier est surtout un salon sur la chasse.

LE HAUT DE GAMME REVENDIQUÉ
Excepté les véhicules croisés à l’entrée et quelques artistes animaliers, l’ensemble des participants commercialise des produits et des prestations destinées aux seuls chasseurs. Un salon de plus sur la chasse, diront certains. En fait, le positionnement luxe déjà évoqué le distingue des autres rendez-vous de ce type. Jean-François MESLIN, l’organisateur, très connu dans l’univers cynégétique, notamment pour être le directeur des chasses du domaine de Beaumont le Roger, l’une des plus belles chasses privées aux grands animaux de France, revendique ce positionnement, au moment de l’inauguration. Quand la plupart des salons s’adressent à des clientèles ciblées selon le mode de chasse, ou simplement à tous les passionnés quelques soient leurs moyens financiers, le Deauville Outdoor cible les plus fortunés.

LA PART BELLE AUX ARTISTES
Aussitôt après les véhicules de rêve, un espace dédié aux artistes nous transporte, là dans l’univers coloré et personnalisé de Magali DE MAUROY, ici dans l’esprit joyeux et aiguisé de Thibault DE WITTE, le réalisme saisissant de Stéphane ALSAC, ou encore dans la vérité brute de la matière devant les bronzes de Philippe GUEGUEN.


PETITS CALIBRES, ENCORE ET TOUJOURS
Au grès de nos pérégrinations dans les allées, nous avons pu échanger avec les armuriers, et prendre en main des armes neuves ou d’occasion, mais toujours de belle facture. Si la mode est aux petits calibre, cela est dû en grand partie à cette clientèle fortunée et exigeante. Ainsi, sur le stand de NOBELSPORT, distributeur en France, entre autre de MERKEL et RIZZINI, Stéphane MALAGUTTI nous présente en priorité de jolis juxtaposés et superposés RIZZINI en calibre 28 et 410 Mag.


DE JOLIES SURPRISES
Sur le stand de l’armurerie JAMES, Pauline ZACHARIE, seule femme armurière de France, confirme cette tendance, en nous présentant une arme d’occasion unique, un fusil VERNEY-CARRON calibre 28 à quatre canons ! Les magnifiques fusils GRANGER ou LEBEAU-COURALLY, voisins d’exposition de cette curiosité, passeraient presque inaperçus.


DU LOURD !
Et pour rester dans l’originalité, de poids cette fois, Thomas BRUCHON, le collaborateur de Pauline ZACHARIE, nous laisse soupeser une toute aussi incroyable carabine double express en calibre 777 Nitro Express, soit le plus gros calibre d’arme d’épaule jamais fabriquée, à même de tuer un dinosaure. Les plus de 9 kilos de l’arme ne sont pas de trop pour encaisser le recul. Épaules sensibles s’abstenir !



ÉLOGE DU BON GOÛT
Certaines marques très connues, proposent aussi une division premium. C’est le cas de Lionel Neuville, responsable de JOHN MOSS BROWNING COLLECTION, l’atelier de la marque belge appréciée des chasseurs et tireurs sportifs, qui offre des réalisations exceptionnelles, sur la base du mythique B25, ou avec le B15, nouveau fer de lance de l’atelier depuis 2015. Nous avons pu apprécier, sur le vif, le travail de Gwenda LIEBEN, graveuse de l’atelier, sur une bascule de B25.


LA QUALITÉ DANS LA DISCRÉTION
Si BROWNING jouit d’une réputation planétaire, l’Allemand KRIEGHOFF est plus confidentiel, mais la qualité de ses réalisations justifie d’être présent à ce salon de l’excellence. Raphaël RATHIER, représentant de la marque en France, nous présente ici un express en calibre 8×57 JRS, parfaitement adapté à nos battues européennes.

UN CERTAIN REGARD SUR L’EXCELLENCE
Au-delà des armes, il est des accessoires indispensables à la chasse, comme l’optique qui exige une technicité de haut niveau. Parmi les marques iconiques de la vision et de l’image, il y avait bien sûr LEICA, et son directeur général France, Belgique et Luxembourg, Cyril THOMAS, qui présentait ses jumelles, télémètres et autres lunettes, notamment la dernière des jumelles-télémètre GEOVID Pro 32.

LA QUALITE À PORTÉE
Parfois, l’excellence se niche à proximité. Nous avons ainsi apprécié les créations de Julien THIÉBLEMONT, jeune coutelier diplômé de l’école de coutellerie de Thiers, et installé à Bréville-Les-Monts dans le Calvados, à quelques encablures de Deauville.


CHASSE AU CHIEN D’ARRÊT DE HAUT VOL
Qui dit premium dit chasse de qualité, mais pas forcément de haut vol. Ainsi, Christian POTIER propose-t-il des prestations très haut de gamme, non pas pour chasser le faisan en battue, mais devant soi au chien d’arrêt. Au cœur de la Bourgogne, la Closerie des Coqs se situe dans un massif forestier sur le plateau des Hautes-Côtes de Beaune. Vous pourrez y confronter vos chiens à des oiseaux semi sauvages, élevés en volière anglaise, et rendus à une totale liberté avant l’ouverture de la chasse.

PLUS LOIN, C’EST BIEN
Ce rapide tour d’horizon du salon ne serait exhaustif sans évoquer les voyages de chasse, représentés notamment par Arnaud BOUCHER de la toute jeune agence INSTINCT SAUVAGE, qui propose de nombreuses destinations sur mesure, sans ostentation, mais soigneusement choisies pour la qualité, l’authenticité et la durabilité de la chasse. Parfaite illustration de cette exigence tout en discrétion, Arnaud BOUCHER avait orné son stand d’une jolie tête de muntjac, ce petit cervidé beaucoup moins ostentatoire qu’un imposant cerf, mais tellement difficile et amusant à chasser. Stéphane FOURNIER (à droite) de l’agence BABI-BABI offre des séjours de chasse de haut standing en Namibie, le pays idéal pour découvrir la grande chasse africaine.


RENDEZ-VOUS EN 2023
À l’issue de ce salon, Jean-François MESLIN se disait satisfait de cette première édition, l’objectif d’y faire venir une clientèle très haut de gamme étant atteint. Sensation confirmée par plusieurs exposants qui apprécièrent une fréquentation modérée, mais permettant des échanges constructifs et concluants, avec une clientèle aisée et venant parfois de loin (Paris, Lille, Lyon, Luxembourg, Monaco). Le montant de chiffre d’affaires réalisé par les exposants à l’occasion de cette première édition serait compris entre deux et trois millions d’euros. Une deuxième édition est d’ores et déjà prévue, avec une attention toute particulière pour les femmes et les jeunes chasseurs.
