Pièges photographiques, un service de renseignements rien qu’à vous

Pièges photographiques, un service de renseignements rien qu’à vous

Depuis une vingtaine d’années se développe l’offre des pièges photographiques, appelés aussi trailcam. Pour la surveillance des territoires, la connaissance de la faune ou comme soutien cynégétique, cette technologie apporte beaucoup.

L’ESPION DISCRET

La miniaturisation de l’appareil liée à son système de fonctionnement permet une discrétion notable. Les animaux ne la décèlent pas, et les hommes non plus. On en retire de nombreux intérêts :

  • Des observations impossibles de jour : le déclenchement des photos et vidéos, en toute heure et toute météo, apporte des informations impossibles à collecter en journée. Les animaux nocturnes et farouches, comme les blaireaux ou les martres deviennent visibles. Le chasseur amoureux de nature prend plaisir à découvrir le cortège des espèces peu courantes révélées : chat forestier, genette, lynx…

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Un chat forestier à gauche, et une martre à droite.

  • Des renseignements sur les importuns : la trailcam assure également une surveillance du territoire vis-à-vis des prédateurs et déprédateurs à deux pattes : braconniers, cueilleurs de champignons, quidam se délestant de déchets… Toute information est bonne à prendre !
  • Un dérangement minime : l’appareil capture les gibiers « fantômes », ceux que personne ne voit jamais, comme le vieux sanglier qui marque les chênes de ses défenses, le grand brocard aperçu une seule fois dans la saison, ce renard charbonnier roublard, ou ce cerf qui aurait été vu là où jamais on n’en avait observé.
  • Une aide précieuse pour le gestionnaire de territoire : le chasseur a une idée bien plus précise de l’état des populations de gibier, en nature, dans l’espace, en quantité et en qualité. Quels trophées sont présents ? Quel est l’état sanitaire des animaux ? Quel est le succès de reproduction (combien de jeunes par mère, les portées différentes) ? Autant d’informations éminemment importantes pour le gestionnaire qui saura adapter sa pression de chasse si nécessaire dans un sens ou dans l’autre, toujours avec un dérangement minimal !
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LES TYPES D’APPAREILS

Aujourd’hui, la plupart des trailcams prennent photos et vidéos en très bonne résolution, HD minimum, voire Full HD. Les différences entre modèles se font sur :

  • Le temps de déclenchement.
  • L’angle de détection.
  • La présence d’un écran de vision ou non.
  • Le mode de récupération des fichiers (carte SD ou envoi des photos par MMS).

Les appareils communicants nécessitent une carte SIM pour pouvoir envoyer les MMS.

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Appareil avec transmission par MMS.

Pour les autres, il suffit de passer périodiquement récupérer la carte SD, ou la visionner directement sur l’écran de la trailcam si elle en est équipée. Il y a toujours une petite excitation à la lecture, dans l’espoir d’une belle découverte, au même titre que la relève d’un piège.

QUELQUES CONSEILS D’INSTALLATION

  • L’orientation : le premier paramètre dont il faut tenir compte est l’orientation. Le détecteur fonctionne sur les variations de chaleur. Une exposition au soleil peut donc entraîner des déclenchements intempestifs, et dégrader la qualité des images, un peu comme une photo prise face au soleil. C’est pourquoi on évitera d’orienter la trailcam vers l’ouest et l’est, où le soleil est bas sur l’horizon. Une exposition nord ou sud est parfaite.

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  • Angle et hauteur d’installation : l’angle et la hauteur vont dépendre des cibles. On peut mettre l’appareil à portée des animaux, à l’horizontale, ou le mettre en hauteur avec une vue plongeante. La deuxième option est la plus sécuritaire pour la trailcam, mais la portée est supérieure à l’horizontale.

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  • La distance par rapport à la coulée : penser à mettre suffisamment de distance vis-à-vis de la coulée (minimum 2m) pour que l’appareil ait le temps de se déclencher, sans quoi vous n’aurez que les parties arrière des animaux…
  • La sécurisation du piège photo : enfin un petit câble et un cadenas. S’ils ne résisteront pas à une pince monseigneur, ils empêcheront le cueilleur de champignon équipé de son panier ou le badaud en vadrouille de partir avec votre caméra. Il existe aussi des boitiers de protection métallique.

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  • Angle et hauteur d’installation : l’angle et la hauteur vont dépendre des cibles. On peut mettre l’appareil à portée des animaux, à l’horizontale, ou le mettre en hauteur avec une vue plongeante. La deuxième option est la plus sécuritaire pour la trailcam, mais la portée est supérieure à l’horizontale.

PETIT APARTÉ ÉTHIQUE

Parfois décriée pour la chasse, la trailcam n’a pourtant rien de satanique en elle-même. Comme pour beaucoup d’outils technologiques, seul l’usage qui en est fait par le chasseur peut être discutable. Les « game camera » permettent de connaître efficacement les animaux présents sur son territoire, sans être exhaustif, avec un gain de discrétion considérable. Combien de sorties d’approche ou d’affût, à laisser ses odeurs, pousser les animaux ou les mettre sur le qui-vive pour avoir l’équivalence en rencontres et en images ? Si son utilisation peut aider à simplifier la chasse, elle peut aussi la compliquer par la découverte d’animaux remarquables qui font délaisser le tir du premier venu… pour finir la saison bredouille ! Encore une fois, ce n’est pas l’arme ni l’outil qui fait le chasseur. Lui seul appuie, ou pas.

Autant de bonnes raisons d’investir dans ces dispositifs, il en existe une multitude dans des gammes de prix très variables.

QUELQUES BIZARRERIES CAPTÉES AU GRÉ DES ANNÉES

En bientôt 20 ans d’utilisation, j’ai pu saisir quelques situations cocasses :

  • Le brocard à tête bizarde que je chassais à l’arc…
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À gauche, photo prise sur mon affût à 17h27, et à droite quand je m’y pointe une heure plus tard.
Et un grattis, comme une provocation !

  • Un brocard passant au même endroit 3 jours de suite, à la même heure et à la minute près !

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  • Le suivi d’un brocard à la lèvre curieuse, aisément identifiable sur plusieurs années :
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  • Un brocard aux bois en velours perpétuels, en juin :