Les clefs du doublé

À la chasse, on appelle doublé le tir consécutif de deux coups de fusil. En quoi consiste-t-il, et comment s’y entraîner au Ball-Trap ?
On peut doubler un plateau ou un gibier sur une cible unique ou sur deux cibles distinctes :
- 1er cas : on tire un second coup de fusil parce qu’on a manqué le premier.
- 2nd cas : on décide de tirer sur deux cibles séparées, choisies, par exemple, dans une compagnie de perdreaux.
AVEC UN FUSIL, ON NE VISE PAS, ON POINTE
La pratique du Parcours de Chasse et du Compak Sporting représente la meilleure école du tir de chasse. Rappelons que l’on ne tire pas en mouvement comme on tire à la cible. En effet, avec un fusil, on ne vise pas, on pointe. Car tirer en mouvement s’apparente à un geste de lancer, c’est avant tout une affaire de sensations. Et celles-ci seront d’autant plus fines que le tireur est expérimenté.

LES FONDAMENTAUX DU TIR AU FUSIL
Il est toujours bon de se remémorer les fondamentaux du tir au fusil de chasse. Ainsi, selon la trajectoire du plateau ou celle supposé du gibier :
- le tireur positionne ses pieds sur la fenêtre de tir qu’il a choisie,
- il pointe le bout de son canon sur la trajectoire de la cible,
- il l’attaque tout en épaulant lorsque celle-ci survole son guidon,
- il la traverse ensuite d’un mouvement du buste uniformément accéléré : c’est le « swing »,
- il lâche son coup de fusil sans ralentir quand il a la sensation de l’avoir suffisamment devancée.
Enfin, entraînée par l’inertie de l’arme, la fin de geste meurt sur sa trajectoire.
Pour réussir un doublé, il est impératif de parfaitement exécuter ces fondamentaux.

Le Ball-Trap dénombre plusieurs types de doublés. Les voici :
1 - DOUBLÉ SUR UNE MÊME CIBLE
La plupart du temps, on l’exécute, si, lors du lâcher du coup de fusil, on a l’impression de ne pas avoir suffisamment devancé sa cible. Si l’oiseau* nous a « pris la main », alors, avant même de constater le résultat, il est indispensable d’accélérer la rotation du buste – le swing – pour mieux devancer la cible, avant de rapidement lâcher le second coup.
CONSEIL : pour gagner du temps, conservez le calage de la crosse à l’épaule entre les deux tirs. Toutefois, lever légèrement la tête du busc peut permettre de vérifier une trajectoire préalablement mal jugée.
Dans certains cas plus rares, et si l’on s’est par exemple totalement trompé sur l’analyse initiale d’une trajectoire, il est nécessaire de reprendre totalement l’attaque entre les deux coups de fusil. Même chose avec un oiseau qui change complètement de direction après le premier coup. Les pieds devront alors être repositionnés sur une nouvelle fenêtre de tir, avant d’entamer une nouvelle phase d’attaque en vue de lâcher le second coup.

2 & 3 - DOUBLÉ AU COUP DE FUSIL ET DOUBLÉ RAFALE
Chaque cible est traitée comme s’il s’agissait de deux plateaux simples tirés l’un après l’autre :
- Le « doublé au coup de fusil » désigne l’envoi après le premier coup de fusil, d’un second plateau, d’un même ou de deux lanceurs différents.
- Le « doublé rafale » désigne l’envoi successif, donc sans attendre le premier coup de fusil, de deux plateaux depuis un même lanceur.
Enfin, entraînée par l’inertie de l’arme, la fin de geste meurt sur sa trajectoire.
Pour réussir un doublé, il est impératif de parfaitement exécuter ces fondamentaux.

Si les bons tireurs ont coutume de dire que l’on tire avant tout « avec les pieds », c’est sans doute encore plus vrai pour les doublés. Dans ce cas, la désignation de la fenêtre de tir relève d’un compromis entre deux trajectoires. Afin de s’avantager, un droitier aura tout intérêt à décaler légèrement sa fenêtre de tir vers l’oiseau le plus à droite, et de le tirer en premier. On nomme – pour un droitier « sens normal du tir », le tir où il est le plus à l’aise ; c’est-à-dire de la droite vers la gauche. Certains doublés au coup de fusil, plus rares, peuvent nécessiter de modifier la position des pieds entre le tir des deux coups de fusils. Cela peut être le cas pour des trajectoires très éloignées l’une de l’autre.
4 - DOUBLÉ SIMULTANÉ
Battue de perdreaux, faisans de haut vol ou encore levée d’étang, la chasse est le domaine privilégié du doublé simultané. Dès lors, l’entraînement au Ball-Trap peut consister à tirer deux plateaux envoyés en même temps depuis deux lanceurs séparés. On distingue deux grands cas de figures :
- Les cibles sont voisines et se dirigent dans le même sens. Alors, on tire généralement le premier oiseau, puis le second sans revenir en arrière. C’est souvent le cas du tir au pylône pour simuler les faisans et canards de haut vol.

Si les plateaux ont une grande différence de hauteur, on aura tout intérêt à tirer d’abord le plateau le plus bas.
- Les cibles ont des trajectoires très différentes. La trajectoire de la cible la plus difficile – généralement la plus rapide – sera à négocier en priorité. Ensuite, après avoir positionné ses pieds sur la seconde fenêtre de tir, l’autre cible sera traitée selon la chronologie des fondamentaux du tir (précisés au début).

Pour terminer, rappelons que pour réaliser au mieux un doublé dans un groupe d’oiseaux, il est nécessaire d’en choisir deux, détachés si possible, et de s’y tenir.
* Les tireurs de Ball-Trap nomment fréquemment : « oiseau », un plateau, en référence à la chasse.