La taxidermie, un artisanat à valoriser

La taxidermie, un artisanat à valoriser

Véritable art quand elle est bien pratiquée, la taxidermie a pour vocation de redonner l’apparence de la vie. Pour le chasseur, il est fondamental de choisir un artisan de qualité, chose difficile car les contraintes auxquelles l’administration les soumets réduit leur nombre d’année en année.

La taxidermie est un artisanat qui tire ses origines de l’antiquité, la momification d’êtres humains, mais aussi d’animaux, n’était-elle pas déjà un moyen de conservation du corps ? Mais la taxidermie moderne n’apparaîtra réellement qu’au XVIIIème siècle. En 1773, Jean-Baptiste BÉCŒUR, un apothicaire, invente un savon à base d’arsenic permettant de stopper la décomposition de tissus organiques, et du coup la conservation durable d’animaux morts. En ce siècle des lumières où la curiosité était une vertu cardinale, le procédé révéla vite tout son intérêt en permettant aux voyageurs naturalistes de rapporter, conserver, et présenter les espèces animales rencontrées lors de leurs expéditions.

La taxidermie, un artisanat à valoriser : photo 2

Ce qui leur assurait une audience dans les cercles scientifiques, mais aussi mondains, et permis l’apparition des muséums d’histoire naturelle. Depuis, les techniques se sont améliorées et les chasseurs ont rapidement perçu l’intérêt de la méthode pour perpétuer de bons souvenirs en conservant leurs trophées.

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Les techniques de conservation sont désormais au point et les réalisations de tous les taxidermistes sont durables. En fait, les bases de la taxidermie (dépeçage, traitement des tissus, fabrication d’un mannequin, etc…) sont relativement aisées à acquérir. C’est d’ailleurs ce qui pousse certains à s’improviser taxidermiste. Pourtant, la différence entre un artisan quelconque et un très bon ne se situe pas tant au niveau de la maîtrise de certains procédés que dans un sens de l’esthétisme et du réalisme poussé à son paroxysme. Le taxidermiste est aussi appelé naturaliste car il est censé connaître la nature au point de redonner l’apparence de la vie à un animal mort et parfois abîmé. C’est toute la différence entre un empailleur qui fourre vaguement une peau tannée et un véritable taxidermiste qui donne presque l’illusion de la vie.

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Comme tous les taxidermistes ne se valent donc pas, il est toujours préférable, avant de leur confier un animal, de s’assurer de la qualité de leur travail ou du moins que celui-ci correspond à vos souhaits. Faîtes-vous donc montrer certaines réalisations. Une fois le professionnel choisi, il importe de bien lui faire comprendre ce que vous voulez. Précisez au besoin à partir d’une photo l’attitude que vous souhaitez qu’il redonne au trophée. Sachez aussi que les taxidermistes ont leurs préférences ou leurs spécialités. Certains naturalisent quasi exclusivement des poissons, d’autres sont spécialisés dans les grands mammifères.

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COMMENT BIEN JUGER LA QUALITÉ DU TRAVAIL

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  • L’allure générale du trophée doit être fidèle à s’y méprendre avec un animal vivant. Pour cela encore, une photo est bien utile.
  • Les peintures utilisées pour reproduire la couleur du bec, des pattes, des sabots, des muqueuses doivent être fidèles à l’original.
  • L’aspect général de la tête est fondamental et doit respecter celui de l’espèce. Certains oiseaux ont le front bombé, d’autre dans le prolongement du bec. De même la position des yeux sur la tête est différente selon les espèces.
  • L’œil ne doit souffrir aucune critique. Il doit être de la bonne couleur. Ainsi un œil de colvert sur un milouin sous prétexte qu’il est difficile de trouver un œil rouge est inacceptable car faux. Ou alors, l’artisan est un piètre naturaliste ce qui est encore plus grave. L’œil doit être suffisamment enfoncé dans les orbites pour ne pas donner l’impression d’être globuleux.
  • Sur un oiseau en bonne santé, posé et au repos, le rebord de l’aile doit toujours être couvert par les plumes des flancs.
  • Les coutures ne doivent pas être visibles.

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Il existe un Syndicat des Naturalistes Taxidermistes de France (SNTF) dont la vocation est la promotion de cet artisanat et la défense de la profession. Sur leur site internet, vous trouverez un annuaire regroupant les coordonnées de 63 artisans.

DIFFÉRENTES FAÇONS DE PRÉSENTER UN TROPHÉE

Bois ou cornes en massacre : l’os du crane, portant les bois ou les cornes, est coupé (il existe différentes coupes selon les goûts ) et fixé sur un écusson.

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Défenses sur un écusson : les dents, le plus souvent de sangliers (défenses et grès), sont fixées sur un écusson.

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Naturalisation en entier : le corps de l’animal est représenté en entier dans une posture vivante ou en nature morte.

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Tête en cape : Seule la tête (avec le cou et l’amorce des épaules) est naturalisée.

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