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La corneille, un redoutable prédateur

La corneille, un redoutable prédateur

On la croise souvent au bord des routes, voire sur la route, en train de se délecter d’une charogne écrasée par une voiture, c’est la corneille noire.

Le plus souvent, le néophyte la désignera du nom de corbeau. Pourtant, le terme corbeau désigne d’autres espèces de la même famille, celle des corvidés, mais avec des caractéristiques bien différentes. Le rare grand corbeau est, en France, plutôt cantonné à quelques zones de montagne. Celui que l’on confond souvent avec sa cousine la corneille, c’est le corbeau freux. Il s’en distingue, chez l’adulte, par un bec à la base dénuée de plumes. Les jeunes de l’année gardent ces plumes jusqu’au printemps suivant.

La corneille, un redoutable prédateur : photo 2
Grand rassemblement estival de corbeaux freux comportant de nombreux jeunes.

Mais, ce qui distingue surtout ces deux espèces, c’est leur régime alimentaire. Si le corbeau freux est surtout le concurrent des agriculteurs de part son régime granivore qui en fait un redoutable pilleur de semis au printemps, la corneille, elle, serait plutôt l’ennemi du chasseur gestionnaire.

C’est en effet un redoutable prédateur. Les vieux gardes-chasse ont coutume de dire que réguler un couple de corneille, c’est probablement épargner deux à trois couvées de perdrix ou faisans et plusieurs levrauts et lapereaux par an. Cette dernière a en effet un régime alimentaire fortement carnée. S’il est vrai qu’elle est un efficace nécrophage et nettoie la nature de toutes les charognes, elle peut aussi générer des déséquilibres dans une nature totalement façonnée par l’homme.

La corneille, un redoutable prédateur : photo 3
Si les corbeaux freux se déplacent souvent en bande, les corneilles noires le font plus souvent en couple.

Sa régulation est donc indispensable et trop souvent négligée. En ce moment le piégeage est très efficace pour protéger les jeunes et les couvées. Les piégeurs agréés peuvent tendre des cages pièges avec appelants, qui sont d’une redoutable efficacité. Si vous ne disposez pas du premier appelant, vous pouvez vous rapprocher d’associations locales de piégeurs qui souvent créent des groupes d’échanges d’appelants sur les réseaux sociaux.

La corneille, un redoutable prédateur : photo 4
La corneille perchée sur cette grande cage-piège ne devrait pas tarder à rejoindre son congénère captif.

La régulation à tir à poste fixe est aussi possible dans certains départements, à conditions d’obtenir une autorisation de la Direction départementale des territoires et de la mer. Votre fédération de chasseurs est là pour vous accompagner dans ces démarches. De plus, en période de chasse, tout un chacun peut chasser la corneille, de la même manière qu’en période de régulation, essentiellement à poste fixe avec des formes. Le seul inconvénient à ce gibier est qu’il n’est pas des plus réputés dans l’assiette. Mais, quelle que soit la façon de la chasser ou la réguler, vous ferait œuvre utile en limitant la population de corneilles de votre territoire.

La corneille, un redoutable prédateur : photo 5