La bécasse des tourbières d’Écosse

La bécasse des tourbières d’Écosse

C’est sur l’île la plus méridionale de l’archipel des Hébrides que nous avons rendez-vous avec la mystérieuse bécasse des bois. Au programme, quatre jours de chasse sur l’île d’Islay, au cœur des tourbières, au royaume des whiskys écossais.

Après une longue route, qui nous a vus traverser la moitié nord de la France, toute l’Angleterre et la partie ouest de l’Écosse, nous arrivons en soirée sur l’île d’Islay. La traversée en ferry pour gagner Islay se fait de nuit. Après un « full breakfast » qui porte bien son nom, nous partons vers le territoire de chasse.

Nous chasserons sur un millier d’hectares de forêts de résineux, parsemées de « bushes » très humides composés de petits saules serrés et entremêlés, d’allées et de petits layons couverts de bruyères. L’île est assez montagneuse et le sol très tourbeux. Il est nécessaire d’assurer chaque pas pour ne pas prendre le risque de se retrouver enfoncé jusqu’à mi-cuisses.

La bécasse des tourbières d'Écosse : photo 2
Un relief assez marqué et une succession de zones ouvertes tourbeuses ponctuées de grandes plantations de résineux composent le paysage d’Islay.

Mark, le propriétaire des lieux, qui sera notre guide pendant tout le séjour, connaît chaque recoin du territoire et sonde avec sa pirsch chaque zone humide avant d’y poser les pieds. Il sait également où sont remisés les oiseaux et c’est accompagné de ses springers et working cockers qu’il nous aidera à trouver les bécasses.

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Les biotopes bécassiers de Touraine et d’Ardèche sont bien différents de ceux d’Islay, et il faut un temps d’adaptation aux hommes, comme aux chiens.

La densité de bécasses, beaucoup plus importante que sur leur terrain habituel, n’aide pas à tempérer leurs ardeurs. Durant cette première journée, les bécasses leur joueront quelques mauvais tours avant qu’ils ne comprennent comment opérer pour mieux les arrêter. La population d’oiseaux présents sur ce territoire est totalement incroyable, nous en lèverons chaque jour une soixantaine. Les bécasses se concentrent sur l’île, car le Gulf Stream rend le climat beaucoup plus doux qu’en Écosse. Elles ne connaissent donc pas de longues périodes de neige ou de fortes baisses de température.

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Les densités sont telles qu’il se lève plus d’une soixantaine de bécasses par jour !

De temps en temps, l’un de nous sursaute, surpris par l’envol d’une bécasse à un ou deux mètres de ses bottes. Malgré le travail des chiens, certains oiseaux passent à travers leurs radars et attendent le dernier moment pour prendre leur envol. Au milieu du massif, quelques grandes étendues accidentées tapissées de bruyères offrent des espaces de tir plus confortables. Les bécasses se remisent en bordure de ces zones ouvertes et des bois de grands sapins.

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Régulièrement, nous sommes survolés par des groupes d’oies. En effet, Islay est un haut lieu d’hivernage pour bon nombre d’anatidés. On y trouve des milliers de bernaches nonnettes descendues du Groenland, des oies cendrées et des rieuses. Les canards plongeurs et les limicoles y sont également bien représentés. C’est un vrai paradis pour les sauvaginiers.

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De nombreux vols d’oies, ici des cendrées, survolent les chasseurs.

Tous les jours beaucoup de bécasses sont levées par les chiens, les prélèvements quant à eux restent tout à fait raisonnables car pour nos quatre chasseurs, l’objectif du séjour n’est pas de battre des records. Ici il n’y a pas de PMA (prélèvement maximun autorisé), mais de toute façon Yvan, l’organisateur du séjour, et Mark, notre hôte, veillent, car ils savent que la ressource n’est pas inépuisable, et qu’une chasse responsable est essentielle pour pérenniser l’attrait de ce territoire, et continuer à y chasser l’oiseau roi.

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Notre petite troupe continue sa quête, quand soudain en plein milieu d’une grande allée de bruyères, Gazelle se fixe sur le côté gauche, la tête tournée vers le centre du pare-feu. Iéna la rejoint et se met également à l’arrêt face à sa coéquipière.

La bécasse des tourbières d'Écosse : photo 8

La bécasse doit probablement se trouver entre les deux setters qui attendent l’ordre de Jean-Claude. Pierre toujours au contact des chiens est au cœur de l’action et attend l’envol. Mais c’est Mimi, la labrador, qui va griller la priorité à tout le monde et faire voler la bécasse.

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Les bécasses se remisent souvent à la lisière des zones ouvertes et des sapins. C’est là que les arrêts sont les plus fréquents.

Au premier coup de fusil, l’oiseau pense échapper à son destin, mais c’est sans compter sur la réactivité de Pierre qui, toujours concentré, rattrape la belle in extremis.

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Même les envols dans des zones dégagées ne garantissent pas que la bécasse rejoigne la poche carnier.

La scène était magique. Tout y était, les setters à l’arrêt, l’impondérable avec l’arrivée de Mimi, la surprise de l’envol bien qu’en plein découvert, et le swing un peu désespéré du tireur. L’image de ces deux setters statufiés reste un des grands souvenirs de ce séjour écossais. La journée s’achève, le séjour se termine, c’est l’heure de rentrer en France. Déjà…

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En dépit d’un climat très humide, le soleil perce parfois les nuages sur Islay.

Chasser la bécasse sur Islay est un privilège tant la bécasse y est présente, et même si par moment, certains passages sont aléatoires et peuvent mettre à mal le moral des chasseurs les plus motivés, la récompense d’un envol peut arriver à tout instant.

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Organisation chasse-pêche
Yvan VIDAL

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