Corvidés, on joue les prolongations !

Mode de régulations des becs droits essentiellement printanier, l’affût aux corvidés est parfois possible, et très utiles, en plein été. Voici des conseils qui seront utiles quelle que soit la période à laquelle vous procéderez à ce véritable et très agréable mode de chasse.
Chasseurs de petit gibier, il est encore temps de protéger les dernières couvées, les jeunes colverts, et les levrauts. Selon les arrêtés préfectoraux (à consulter impérativement), avec les autorisations ad hoc, vous pouvez réguler les corvidés jusqu’à la fin du mois de juillet sur les cultures sensibles, dans certains départements. Vérifiez bien que corneille noire et corbeaux freux sont tous les deux concernés.
L’observation est de rigueur, afin de trouver les champs où viennent se nourrir les oiseaux. Maïs tardifs, semis de millet, voilà le type de cultures ciblées.

À droite, un affût intégré dans une haie. Un couvert à la verticale est un atout !
Le soin apporté au poste d’affût est primordial. Deux écoles : soit un abri basique de quelques palettes agrémentées de végétation ou d’un filet camouflé, installé il y a de nombreux mois et connu de tous, depuis considéré comme inoffensif, soit un affût intégré dans le milieu (une haie ou un fossé), à base de végétation. L’important est d’y être intégralement caché.

Et l’idéal, c’est de voir à travers l’écran, ou le filet camouflage. Une tête qui dépasse, mobile, sera forcément remarquée. Cela permet de ne se montrer qu’au dernier moment, pour faciliter le tir. Évidemment, cagoule et gants camouflés sont obligatoires.

Veillez à l’orienter de préférence vers l’ouest, afin d’avoir le soleil levant dans le dos et les oiseaux arrivant éblouis. Et surtout, installez les formes avant les premières lueurs du jour (en ce moment, il faut être prêt, au poste, avant 5h15). Pensez que, même si vous ne les voyez pas, certains sont posés à des centaines de mètres dans les arbres, et observent. Une dizaine de formes (floquées, et non brillantes) et un trio mobile sont une bonne base, à adapter ensuite en fonction des accoutumances de nos malines corneilles.
Un appeau bien utilisé est un atout, mais ce n’est pas impératif. Il permet de rajouter de la crédibilité au dispositif, et d’attirer clairement certains oiseaux, voire même de rappeler avec succès un rescapé après le tir de son voisin ! Surtout à cette période où les jeunes sont nombreux, et moins prudents que leurs parents.

Surtout, ne tirez pas trop loin. Il vaut mieux laisser partir une corneille qui ne se sera rendu compte de rien, que de la rater à 50m et l’éduquer avec certitude à la dangerosité des formes… Une corneille qui ne sera plus jamais leurrée. Par ailleurs, cela évitera les erreurs d’identification. Méfiance sur les choucas des tours, protégés, qui peuvent être trompeurs. Soyez sûr de votre tir !

Enfin, récupérez immédiatement les oiseaux tombés, car il est illégal de les utiliser comme forme.
C’est une chasse passionnante, source d’émotions intenses, à pratiquer en binôme pour plus de partage. Personnellement je préfère des tirs chacun son tour, de manière alternée, quitte à redoubler derrière en cas de raté, plutôt que des tirs simultanés, plus dangereux.

Mettez le réveil, lancez-vous ! La petite faune de plaine vous remerciera, ainsi que nos partenaires agriculteurs.