Combat de coqs, sur le ring printanier

Combat de coqs, sur le ring printanier

Les parades amoureuses du faisan commun annoncent le retour des beaux jours. La période de reproduction de cet oiseau au plumage exubérant débute en effet dès le mois de mars. Très territorial, il n’est pas rare de le voir défendre son territoire. Les journées ensoleillées des mois de fin d’hiver semblent lui donner de la vigueur, et les échauffourées sont fréquentes.

CHANT ET BATTEMENTS D’AILES

Ils n’ont qu’un objectif, faire respecter les limites de territoire qu’ils sont les seuls à connaître, pour constituer un harem de poules et assurer descendance et transmission de leurs gênes. Qu’il soit installé aux limites de son territoire ou en son centre, juché sur un tas de bois, sur un simple monticule ou sur le plat en plein champ, le faisan se dresse et s’égosille à lancer son chant caractéristique, répondant ainsi aux autres mâles présents aux alentours. Suivi d’une série de battements d’ailes très rapides et énergiques, le faisan étale l’ensemble de son plumage et tente d’impressionner en même temps qu’il séduit.

Combat de coqs, sur le ring printanier : photo 2
Combat de coqs, sur le ring printanier : photo 3

DES ESCRIMEURS

Lorsque deux mâles se retrouvent sur le même secteur et montrent le désir de s’y imposer, la lutte vocale à distance n’est plus suffisante. Il n’est donc pas rare de voir deux mâles se poursuivre à pattes, continuant parfois même en vol. Lorsqu’aucun des deux ne veut fuir, les oiseaux se retrouvent face à face, émettant de petits gloussements, hochant la tête en rythme, avançant et reculant chacun leur tour, tel des escrimeurs cherchant la faille dans la garde de l’adversaire. Cette situation peut durer des dizaines de minutes, jusqu’à ce que l’un des coqs se lance sur son adversaire toutes griffes dehors.

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EXTRÊME VIOLENCE

D’un coup le combat devient plus aérien, coups d’ailes, coups de becs, les ergots (ou éperons) et les griffes deviennent de véritables armes, et peuvent causer de graves blessures : plaies profondes, yeux crevés, touffe de plumes arrachées. Le combat peut être d’une extrême violence.

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UNE HIÉRARCHIE ÉTABLIE

La rixe peut se terminer sur un match nul, où les deux combattants quittent le ring et chantent chacun de leur côté. Dans ce cas, de nouveaux combats se dérouleront dans les jours suivants. Parfois, la hiérarchie est clairement établie et le vaincu fuit les lieux à pattes ou en vol, laissant le maître de la place annoncer sa victoire et signifier à ses congénères qu’il est ici le patron, et que toutes les poules sont les bienvenues. Dame Nature fera ensuite son œuvre, la reproduction suivra son cours, les accouplements se succéderont.

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PLUSIEURS POULES POUR UN COQ

Le faisan, polygame, cochera un maximum de poules. La ponte se fera dès la mi-mars et ce jusqu’en juillet, à raison de deux œufs tous les trois jours. Une fois les œufs pondus dans le nid (entre 6 et 15 œufs), la poule couvera durant 22-25 jours. Débutera ensuite l’élevage des jeunes qui devront affronter bien des dangers avant de devenir de beaux et vaillants coqs faisans, de s’installer sur leur propre territoire, et à leur tour le faire respecter, par la force si nécessaire.

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