Chasse aux gluaux : pour le Conseil d’État, ça ne colle plus
La décision était attendue, mais le moins que l’on puisse dire c’est qu’elle sonne comme une sentence pour les chasseurs. Le 28 juin, la haute juridiction a conclu que la chasse à la glu n’était plus possible en raison d’une insuffisance de preuve quant à l’absence de dommages causés aux oiseaux capturés.
Attendu depuis que la Cour de Justice de l’Union Européenne avait rendu ses recommandations en mars dernier, c’est l’épilogue d’un feuilleton initié de longue date par des associations qui trouvèrent un soutien de taille dans leur combat contre les chasses traditionnelles en particulier, et la chasse en générale, avec l’arrivée au ministère de l’Écologie de Barbara POMPILI. La ministre étant par conviction fortement opposée à la chasse. Pour Éric CAMOIN, le président de l’Association nationale de défense des chasses traditionnelles à la grive (ANDCTG) qui a répondu à AIR & NATURE, les chasseurs aux gluaux ont été trahis sur l’autel des équilibres politiques interne à ce gouvernement. Pour lui, le président de la République et le premier ministre, n’ont pas défendu ce dossier sur lequel il s’était pourtant engagé.
Toujours selon Éric CAMOIN, il est pour le moins étrange que le Conseil d’État casse un arrêté qui était reconduit tel quel depuis une trentaine d’années, alors qu’aucun élément nouveau n’était de nature à remettre en cause la pratique, et de s’interroger sur l’impartialité et l’objectivité du Conseil d’État, soumis selon lui à la pression de certaines associations. S’il se dit triste et en colère, il n’est en revanche pas résigné, et ne compte pas laisser ses adversaires, notamment Allain BOUGRAIN-DUBOURG le président de la ligue de protection des oiseaux, crier victoire pour toujours.
Dans un communiqué de presse commun avec la Fédération nationale des chasseurs, Éric CAMOIN confirme que son association restera mobilisée et se battra pour que ce mode de chasse perdure. La chasse à la glu est un mode de chasse traditionnel pratiqué dans 5 départements du Sud-Est de la France consistant à attraper vivant des turdidés (grives et merles) à l’aide de bâtons enduits de colle, pour les utiliser ensuite comme appelants.
