Chamois : rut au sommet

Chamois : rut au sommet

Fin octobre, l’automne est bien installé sur les crêtes des massifs montagneux, les jours se font courts, c’est l’heure pour les chamois d’entamer une période cruciale pour l’espèce. Le rut peut débuter, et durera jusqu’au mois de décembre. Mâles et femelles adoptent des comportements déconcertants, et la montagne devient le théâtre d’étonnantes parades…

Cette période de rut permet d’observer de spectaculaires courses sur les pentes abruptes.

Chamois, rut au sommet : photo 2

SUR LA BONNE PENTE

Les chamois dévalent les pierriers sans difficulté et remontent des dénivelés que nous serions bien incapables de dompter. La montagne est leur royaume !

Chamois, rut au sommet : photo 3

C’est le raccourcissement de la durée du jour qui déclenche chez les mâles la production de spermatozoïdes, ainsi que la formation d’ovules chez les femelles. Les comportements changent, les boucs qui vivaient jusque-là isolés, ou en petits groupes, rejoignent les groupes de femelles et de jeunes afin de constituer leur harem.

Chamois, rut au sommet : photo 4

CARACTÈRE DE BOUC

Les boucs dominants ne se tolèrent plus, ils se mettent à marquer les rochers, les arbustes et les buissons avec les glandes disposées à l’arrière de leurs cornes (glandes rétrocornales) et avec leur urine, prévenant ainsi les femelles qu’ils sont en chasse. Ce marquage renseigne également les autres boucs de leur présence dans le secteur.

Chamois, rut au sommet : photo 5

SOUMISSION

Pendant cette période, les chèvres urinent plus souvent qu’à la normale, permettant ainsi aux mâles de connaître leur niveau de réceptivité. Les mâles encore trop jeunes pour participer au rut se retirent à l’écart des chevrées pour ne pas être malmenés par les boucs dominants et font preuve de soumission lorsqu’ils se retrouvent face à eux.

Chamois, rut au sommet : photo 6

SÉDUCTION PAR LA GRIMACE

Les boucs jouent les cadors en présence des femelles, ils s’approchent d’elles la tête bien haute, la crinière hérissée, frappant le sol avec leurs pattes avant, cherchant celle qui sera bientôt prête pour s’accoupler. À tout bout de champ, ils tirent leurs langues noires émettant un son étrange, proche de celui d’une crécelle.

Chamois, rut au sommet : photo 7

Ils adoptent également la position de Flehmen qui se caractérise par la lèvre supérieure retroussée, ce qui permet de mieux capter les phéromones émises par les femelles en chaleur.

Chamois, rut au sommet : photo 8

VITE FAIT !

Une fois prêtes et séduites par le manège des mâles, l’accouplement peut avoir lieu, il ne dure que quelques secondes et, de ce fait, reste assez difficile à observer.

Chamois, rut au sommet : photo 9

La gestation durera environ 170 jours. La chèvre donnera naissance à un seul chevreau dès le retour des beaux jours, fin mai début juin. Chez le chamois, les jumeaux sont rares.

Chamois, rut au sommet : photo 10

DUEL AU SOMMET

Lorsque la hiérarchie peine à s’établir entre deux boucs de même stature, lorsque les mimiques et les postures d’intimidation ne suffisent plus, le ton monte et s’engagent alors des poursuites effrénées dans les pentes. Au cours de ces cavalcades endiablées, il arrive que le pourchassé se retourne et entame une joute cornes contre cornes.

Chamois, rut au sommet : photo 11

Le poursuivant peut rattraper son rival et lui asséner un coup de tête dans les flancs, au risque de le blesser voire le faire dérocher. Comme chez bon nombre d’animaux, la période de reproduction et les combats qui en découlent peuvent conduire à la mort de certains protagonistes.

Chamois, rut au sommet : photo 12

Le début du rut, avant que les chutes de neige ne rendent certains secteurs inaccessibles, est une période des plus propices à la chasse du chamois, ces derniers étant moins farouches, et donc plus aisément identifiables.