Bon anniversaire à la BRX1 !
Attendue avec impatience, la BERETTA BRX1 est arrivée sur le marché le 19 octobre 2021, il y a tout juste un an. Tous les modèles disponibles à cette époque se sont vendus sans qu’un seul quidam ait pu la toucher. Du jamais vu en France ! Retour sur une année de folie pour BERETTA.
Après ce départ en fanfare, peu de temps après sa sortie, un tireur d’outre-Rhin n’ayant pas respecté les consignes de remontage est malheureusement arrivé à provoquer un départ intempestif.
LA FORCE DE RÉACTION RAPIDE DE BERETTA
En moins d’une semaine, BERETTA rappelait toutes les BRX1, alors que la saison battait son plein, sans se cacher derrière diverses excuses, et sans chercher à se dédouaner. La classe des grands ! Très rapidement après ce lancement avorté, les ingénieurs et techniciens de Gardone vont se mettre au boulot. Sacrifiant les congés de fin d’année, ils analysent les causes du problème, étudient une solution, la modélisent et font fabriquer les nouvelles pièces.
UN NOUVEAU CYLINDRE DE CULASSE
Les essais intensifs avec le nouveau cylindre de culasse et le nouveau levier valident le concept qui a été mis à rude épreuve. Les pièces de série sont produites, début mars, moins de trois mois après le problème rencontré par notre tireur allemand, la BRX1 est de retour chez les clients. Parfaitement « idiot proof » diraient les anglo-saxons.
Pour résoudre le problème, BERETTA a conçu un nouveau cylindre de culasse doté de trois « ergots » au lieu de deux. Plus long, plus large que les deux autres, ce troisième ergot indexe la position de levier, rendant impossible un mauvais remontage. Le levier de culasse voit sa partie interne modifiée avec deux nouvelles mortaises (une pour la configuration droite, une pour la version gauche) où se loge ce fameux troisième tenon.
Si l’utilisateur a deux mains gauches et un cerveau un peu lent, un marquage orange fluo, à droite du levier d’armement, lui rappelle immédiatement que ce dernier est mal positionné. Même si notre champion d’outre-Rhin persiste, le percuteur ne pourra pas frapper l’amorce car il ne peut sortir de la cuvette de tir si le levier n’est pas bien monté. Un capuchon en polymère a été ajouté au cylindre de culasse pour protéger le ressort de percuteur. Les premières carabines retournées connaissent le baptême de la chasse pendant les saisons prolongées, ou avancées, vu que la bête noire est devenue… la bête noire.
LA BRX1 POUR LES NULS EN 9 POINTS
La BRX1 est une carabine à action rectiligne, « une linéaire ». Pour BERETTA, c’était la seule possibilité viable pour intégrer le marché des carabines de chasse. Le bureau d’étude s’est mis au travail, le développement, le prototypage, les essais ont pris environ 7 ans, et coûté plusieurs millions d’euros. Si les techniques retenues pour la BRX1 ne sont pas révolutionnaires, c’est la première fois qu’elles sont intégrées ensemble sur une carabine civile destinée à la chasse.
1 - UN LIT MÉCANIQUE
La BRX1 s’articule autour d’un châssis en alliage léger qui supporte tous les éléments. Il incorpore un tenon de recul acier et fait office de bedding (sorte de support de « literie » pour les parties mécaniques de l’arme) en V, qui immobilise les boîtiers quelles que soient les forces et températures rencontrées.
Des rails usinés dans les flancs du châssis permettent au transporteur de culasse de coulisser. Cet ensemble original est la partie maîtresse de la BRX1. La tête de culasse, rotative, à tenons multiples, existe en deux versions : une à 8 tenons pour les calibres standards (photo ci-dessous), et une à 16 tenons pour les magnums.
2 - UNE SÉCURITÉ À 3 POSITIONS
L’arrière du transporteur possède un poussoir semblable à ceux des armeurs séparés. Ce n’en est pas un. C’est une véritable sécurité à trois positions qu’on actionne et utilise comme un armeur. Poussoir en position basse, culasse et détente sont bloquées, en position intermédiaire la détente est bloquée, mais on peut manœuvrer la culasse. Un trait blanc est visible dans cette position. En position haute, la BRX1 est prête à faire feu, un trait rouge est bien visible.
La percussion est assurée par un marteau armé lors du mouvement arrière de la culasse. Il est commandé de façon directe par la détente. Ce système a passé avec succès les tests de chute OTAN. Les armeurs séparés ne constituent pas une sécurité en soi. Les accidents de chasse résultent plus souvent d’un problème de connexion neuronale entre les oreilles de l’utilisateur que d’un problème mécanique ! Lors de tirs rapides avec la BRX1, on n’a aucun problème à passer de la sécurité totale à la position de tir lors de l’épaulé, comme on est sensé le faire avec une carabine à armeur. Un arrêtoir solide, commandé par un poussoir côté gauche, retient le transporteur et sa culasse.
3 - RÉSISTE À LA PRESSION
La BRX1 a subi les tests CIP, puis ceux de l’OTAN (chute, pression, usure), plus un test de destruction au cours duquel des cartouches de 300 Win Mag ont été tirées dans des canons obturés en 3 points par des balles enfoncées au maillet. Les culasses ont résisté à des pressions de plus de 9600 bars.
4 - AMBIDEXTRE
La tête de culasse se démonte en 3 secondes, sans outil. BERETTA voulait que la BRX1 puisse convenir aux droitiers comme aux gauchers. Le levier amovible peut se positionner à droite ou à gauche. La tête de culasse se retourne de 180° pour déplacer l’éjection si on le désire. Plus d’attente, pas de stock immobilisé, pas de coûts supplémentaires.
5 - UNE BONNE ALIMENTATION
L’alimentation se fait par un chargeur amovible synthétique de couleur orange vif qui contient 5 cartouches, quelque soit le calibre. Sa couleur visible, même lorsque la culasse est fermée, interpelle immédiatement, apportant un plus en termes de sécurité passive. Il se retire en pressant sur les 2 poussoirs de part et d’autre du châssis. On peut le garnir par le dessus, si besoin.
6 - DANS L’ATTENTE DU CALIBRE 6,5 CREEDMOR
Les canons interchangeables, réalisés par martelage à froid, sont rayés et chambrés au cours d’une seule opération, gage de concentricité parfaite. Ils sont prévus en 308 Win et 30-06 en 51 et 57 cm, en 300 Win Mag en 62 cm et en 6,5 Creedmoor en 62 cm. Mesurant 16 mm à la bouche ils sont filetés en 14×1 et ne possèdent pas d’organes de visée. Actuellement, le 6,5 Creedmoor est indisponible.
7 - DES CANONS VRAIMENT « CANON »
Le canon est vissé dans la frette qui sert d’interface entre le châssis et le tube. Dans sa partie inférieure, on trouve les puits des vis de fixation et une mortaise qui reçoit le tenon de recul. L’intérieur de la frette est usiné pour recevoir les 8 ou 16 tenons correspondants. La partie supérieure est taraudée et filetée pour accepter différents rails pour montage d’optiques, lunette ou viseur point rouge. D’origine, la BRX1 est livrée avec un vrai rail Picatinny, un choix intelligent qui permet de changer d’optiques facilement et de modifier la position de ces dernières lorsqu’on change de vêtements ou de position de visée.
8 - POUR TIRER DÉTENDU
Pour la détente, les ingénieurs ont conçu un bloc amovible et réglable avec 3 poids de départs préprogrammés : 900 g en position 1, parfait pour l’approche ou l’affût. Les 2 autres positions ajoutant 250 g à chaque fois. La position 2 est bien adaptée aux battues hivernales et aux doigts gourds. Les réglages s’effectuent avec la pointe d’un canif ou d’un petit tournevis en retirant le bloc du châssis.
9 - CROSSE ET POIGNÉE ADAPTABLES
La BRX1 possède une monture en deux parties en matériau synthétique noir. La crosse, non avantagée, est ambidextre. Sa longueur est réglable de 353 à 377 mm (standard de 365 mm) en jouant sur la plaque de couche et l’intercalaire de 12 mm. La plaque de couche Extralight atténue bien le recul. La poignée à inserts interchangeables s’adapte aux mains de différentes tailles. Le devant possède deux textures pour une bonne tenue, avec ou sans appui. On peut y fixer un bipied à l’aide des supports de grenadières.
LONGUE VIE À LA BRX1 !
Malgré l’incident très improbable qui a provoqué le rappel des premières carabines, l’honnêteté de BERETTA et la conscience professionnelle de ses employés ont permis de résoudre le problème avec célérité. Aujourd’hui, la BRX1 se porte bien.
Sa commercialisation ne semble être limitée que par la disponibilité, la production ayant du mal à suivre les ventes. Ce n’est pas une belle carabine, mais c’est une belle mécanique bourrée de qualités, originale, technique, fiable, et sûre. Incroyable pour 1539 euros ! Le prix est resté celui fixé en octobre 2021, pas mal dans un monde où l’inflation court plus vite que la chute de l’euro. Longue vie à cette BRX1 !
