Springer anglais, du bec au boutoir

Springer anglais, du bec au boutoir

L’english springer spaniel nous vient, comme son nom l’indique, tout droit des îles britanniques. Infatigable broussailleur, ce chien leveur de gibier est également un excellent retriever, vif, toujours en action, intelligent, attentif, il chasse pour son maître avec qui il reste toujours en contact.

Mais, chasser le petit gibier avec un springer c’est sportif et mieux vaut être en bonne condition physique pour pouvoir suivre cette pile électrique. Il n’a de cesse de chercher le gibier, et ce dans les endroits les plus épais et dans tous les milieux. Chien ultra-polyvalent, il sait contenter toutes les catégories de chasseurs.

Springer anglais, du bec au boutoir : photo 2
« Spring » en anglais peut se traduire par « bondir ». Cette photo illustre parfaitement l’idée du chien sauteur.

DE L’ÉNERGIE À REVENDRE

Mathias, qui chasse avec Neptune, un springer de 4 ans et demi, nous confirme l’efficacité de la race : « la polyvalence du springer fut un paramètre décisif dans le choix de mon chien, broussailleur, courageux, les épines ne l’arrêtent pas, il ratisse les haies pour y débusquer un lapin de garenne comme il piste et fait voler la belle bécasse des bois. Au gibier d’eau, il retrouve et rapporte une bécassine tombée dans la roselière comme une sarcelle au milieu d’un étang. Affectueux, intelligent il est un excellent compagnon en tout instant. »

UNE GRANDE POLYVALENCE

Springer anglais, du bec au boutoir : photo 3
Broussailleur évidemment, mais aussi retriever, chien d’eau, chien courant ou même chien de recherche au sang, selon les maîtres, les springers sont employés à « toutes les sauces ».

Niveau gabarit, on rencontre aujourd’hui une grande diversité, des chiens fins, athlétiques, assez grands, des trapus très robustes ou encore des petits modèles paraissant frêles mais toujours aussi véloces et dynamiques. La grande polyvalence, la diversité des gabarits, la raréfaction du petit gibier ainsi que l’explosion des populations de grand gibier et plus particulièrement du sanglier, ont poussé de nombreux chasseurs à tenter l’expérience de la chasse du grand gibier avec leurs springers. Et il faut bien l’avouer, ça déménage.

DES GABARITS DIFFÉRENTS

Springer anglais, du bec au boutoir : photo 4
Il existe tant de tailles et de silhouettes différentes pour cette race que le novice pourrait croire qu’elles en composent plusieurs.

En Sologne, par exemple, où les chiens courants disparaissent progressivement pour diverses raisons, le springer fait sa place et côtoie les fox et chiens d’arrêt comme l’épagneul breton, le drahthaar ou les braques, qui comme le springer, ont quitté leur domaine de prédilection pour s’adonner à la chasse du grand gibier. Le springer, une fois qu’il a levé le sanglier, le plus souvent au bout de son nez après l’avoir pisté aussi bien qu’un perdreau qui piète, procède à une poursuite rapide mais assez brève, revenant très vite au contact de son maître, afin de se mettre sur les traces d’un autre animal.

DE COURTES MENÉES SUR LE SANGLIER

Springer anglais, du bec au boutoir : photo 5
Ne se laissant pas bousculer par les sangliers et doté d’un gabarit modérée et d’une belle vivacité, il est un bon chien pour le ferme.

C’est ce que nous confirme Laura, une chasseresse solognote qui traque le grand gibier avec ses springers : « Le springer reste le chien le plus polyvalent de tous, qu’il aille au petit ou au grand gibier, il donne toujours le maximum. Au grand gibier, c’est un chien qui n’a pas besoin d’être aidé et qui peut tenir un ferme seul pendant plusieurs minutes, me laissant le temps d’arriver. Lors d’une menée sur un animal, il rallie très rarement les autres chiens et ne suit pas le gibier sur des kilomètres, il préfère chasser seul, pour son maître. En raison de sa corpulence moyenne, il s’adapte à tous les biotopes, même les plus épais. Au petit gibier, il a depuis longtemps fait ses preuves et à la maison, il est adorable. »

Springer anglais, du bec au boutoir : photo 6
Simple mode ou juste adaptation à la chasse moderne, là où le sanglier abonde, le springer aussi.

HEUREUSE ADAPTATION OU DÉVOIEMENT DE LA RACE ?

Faut-il se réjouir de cette évolution en pensant que le springer a désormais une nouvelle corde à son arc et accroît encore sa polyvalence, ou faut-il être navré de voir que cette race est détournée de sa fonction première ? L’essentiel est que chaque chasseur et chaque chien y trouvent leur bonheur.