Le pointer anglais, pour la plume mais aussi le poil

Reconnaissable entre tous, le pointer anglais est souvent considéré comme la Formule 1 des chiens de chasse. Chien puissant et élégant, il séduira les chasseurs de petit gibier les plus exigeants. Rencontre avec ce chien « So British ».
Qu’il soit citron/blanc, orange/blanc, foie/blanc, noir/blanc ou unicolore, le pointer est un chien athlétique, musculeux dont le corps s’inscrit dans un carré. Sa tête marquée par un nez en trompette typique se caractérise par un stop bien marqué, des yeux vifs et expressifs et des oreilles triangulaires bien plaquées et attachées haut.
Le berceau du pointer se situe au sud de l’Europe, du côté du Portugal où se trouvait un braque (perdigueiro portugues) rapide, infatigable, chassant le nez très haut et qui serait à l’origine du pointer moderne façonné par les éleveurs britanniques au début du XVIIIème siècle.

Chasseur de plume par excellence, le pointer ne dédaigne pas arrêter les lièvres, bien au contraire, cependant il sera relativement facile pour le chasseur de lui faire respecter le poil et ainsi le spécialiser, s’il le souhaite, à la bécasse au bois ou aux perdreaux en plaine. Tout terrain et polyvalent concernant les espèces recherchées, il pourra combler tous les chasseurs de petit gibier.

Caractère, qualités, défauts, comportement, quête, qui de mieux qu’un passionné pour nous parler de la race : Didier NIOT, technicien cynégétique à la retraite, administrateur du Club National des Bécassiers (CNB) a découvert le pointer lors d’un comptage de compagnies de perdrix rouges : « Ne connaissant pas cette race de chien, j’avais choisi d’accompagner un pointerman confirmé et passionné. Les deux pointers lâchés en couple m’offrirent un spectacle qui, 35 ans après, reste gravé dans ma mémoire : le galop soutenu, la quête croisée, avide mais ordonnée, ample mais réglée au cordeau, les arrêts violents en pleine course, tendus et au bout, une compagnie de rouges qui décolle…quel spectacle ! Quelques mois plus tard, Gardian de l’Issa devenait mon premier pointer… »

Didier met en avant le caractère affectueux de la race, d’une gentillesse extrême, souple, facile à dresser, toujours en douceur bien sûr, à la voix et au sifflet. Intelligent et passionné, en plaine il ira chercher les oiseaux loin sur les côtés, économisant ainsi bien des aller-retour à son maître. Il fait le travail à votre place, avec toujours ce grand plaisir de vous offrir un arrêt magistral, dominateur et ferme, assez durable pour vous laisser le temps d’aller le servir, tranquillement.

Au bois, la passion des pointers reste intacte. Didier est à la base un chasseur de plaine et ce sont ses pointers qui l’ont mené au bois, découvrant ainsi ce qui deviendra sa deuxième grande passion : la chasse de la bécasse. « À 100 ou 200 m, peu importe, ils recherchent et trouveront les oiseaux, laissant le temps au chasseur de se placer et ainsi tirer dans les meilleures conditions ». En plaine ou au bois, la plume est privilégiée par les « pointerman » qui éviteront de tirer les lièvres en présence des chiens pour ne pas risquer qu’ils prennent un malin plaisir à cavaler après les grandes oreilles et les chevreuils à la première occasion.

Le pointer n’est pas un chien fait pour les chasses collectives, en battue ou en ligne, qui mettent les chiens en concurrence de façon désorganisée et qui ne se préoccupent pas du sens du vent, élément essentiel à la quête de cette race. Si tel est votre mode de chasse, oubliez le pointer, il n’est pas fait pour ça…