Le cotoneaster franchetii, le couvert à gibier méconnu

Il existe une plante très peu répandue dans les territoires de chasse, mais beaucoup plus souvent dans les jardins ou les haies. Pourtant, très prisée des rares initiés qui l’ont expérimentée, elle a plus d’un atout pour ce qui concerne le gibier !
UN PORT EN PARAPLUIE
Le cotoneaster franchetii est un arbuste d’ornement originaire de Chine occidentale de taille modérée, allant jusqu’à maximum 3 m de haut. Classique des parcs et jardins, apprécié pour son feuillage persistant et coriace légèrement argenté, pour ses petits bouquets de fleurs blanc rosé en début d’été, suivies de groupes denses de baies saumon à orange pâle, il est très présent chez les particuliers et dans les collectivités.


NI RAVAGEUR, NI MALADIE
En isolé, ou dans une haie taillée au carré ou libre, la rusticité de cette essence a facilité son développement. Il supporte en effet la plupart des situations, aussi bien en climat chaud que tempéré. Sans ravageur, ni maladie spécifique, il accepte la pleine lumière comme la mi-ombre, ce qui est bien utile en sous-bois ou dans les lisières.

UN BEL ABRI DE FEUILLAGE PERSISTANT
Deux caractéristiques ont certainement poussé son expérimentation comme couvert à gibier. La première est la persistance de son feuillage, garantissant une cache et une protection hivernale efficaces. La seconde est son port « en parapluie » ; les branches souples du cotoneaster poussent d’abord vers le haut puis retombent en ployant sous leur poids, créant ainsi une voûte naturelle. De quoi abriter les animaux et leurs bauges, couches ou autres gîtes, été comme hiver.

DURABLEMENT ACCUEILLANT
Pour être clair, il a été principalement planté comme couvert à sangliers. Bon complément des habituels ajonc d’Europe et genêt à balai, il a pour avantage par rapport au premier nommé de ne pas avoir de piquant, ni d’épine. Les rabatteurs et leurs chiens vous diront merci. Et par rapport au second, d’être plus durable dans le temps, et moins difficile sur la nature du sol. Sol saturé d’eau ou séchant, pauvre ou riche, il en fait fi.

PLANTATION DE NOVEMBRE À MARS
Il est possible de planter des parcelles entières, mais aussi de profiter de trouées ou de petites coupes pour former quelques ares de couvert intéressant, vite identifié comme remise potentielle par les suidés. Plantez-les en racines nues entre novembre et mars, en jeunes plants de taille 40/60 cm, à distance d’1 m environ, jusqu’à 2 m maximum.


En deux à trois ans, le cotoneaster franchetii fera 1,20 m de haut, puis s’étoffera en largeur, en hauteur et en densité, pour devenir vraiment attirant.

LE PETIT GIBIER AUSSI, ET PAS QUE…
Comme les autres cotoneasters, le franchetii produit de très nombreuses baies, de la taille de petites groseilles. Les oiseaux s’en régalent, y compris les merles et grives. D’où l’intérêt de l’inclure dans les haies. Par ailleurs, Il est résistant au lapin, qui ne consomme pas cet arbuste. Rustique, adapté aux sols secs et légers, il est le couvert idéal pour les zones peuplées de lagomorphes.

BÉNÉFIQUE À TOUTE LA FAUNE
Enfin, sa grosse production de fleurs attire les abeilles et autres insectes pollinisateurs qui en profitent pendant de longues semaines. Relativement pauvres en pollen, les fleurs du cotoneaster franchetii sont en revanche très riches en nectar. Beaucoup de bonnes raisons pour trouver quelques zones ouvertes, et y implanter cet arbuste à découvrir.