Haie basse en plaine, plus aucune excuse !

Aménagement cynégétique s’il en est, la haie a un rôle fondamental dans le maintien de la biodiversité au sein des grandes plaines cultivées. Elle est néanmoins source de contraintes pour les exploitants agricoles, ce qui freine son développement. Voici sans doute une des solutions…
Les haies ont actuellement le vent en poupe, comme en témoigne le programme « Plantons des haies » du plan de relance gouvernemental. Les bienfaits de ces bandes de végétation au cœur des zones agricoles n’est plus contesté :
- Maintien de la biodiversité.
- Abri pour toute une faune et microfaune auxiliaire de cultures (pollinisateurs, prédateurs de ravageurs).
- Lutte contre l’érosion des sols.
- Amélioration de la qualité et de l’infiltration de l’eau dans le sol.
- Stockage du carbone.
- Effet positif sur l’élevage.

Cependant, leur arrachage lors du siècle dernier avait ses raisons. Le remembrement a fortement impacté l’agriculture bocagère d’alors, en supprimant les talus, fossés et les haies afin de refaire un parcellaire fonctionnel plus productif. Mais les agriculteurs ne se sont pas non plus précipités pour replanter le long des nouvelles limites ; ils s’étaient aperçus de leur intérêt immédiat. Gain de terre arable, de l’entretien supprimé, moins de contraintes pour la manœuvres des machines…
AVANT DE PLANTER DES HAIES, CONVAINCRE L'UTILISATEUR DU FONCIER
L’implantation d’une haie ne pourra se faire qu’avec l’aval de l’agriculteur. C’est lui qui saura travailler avec, s’en accommoder, la protéger, voire l’entretenir. Si la charge et la gêne qui y sont liées disparaissent, il n’y aura plus aucun frein. C’est pourquoi nous avons implanté un type de haie basse sur une chasse communale en Val-de-Loire.

LA SOLUTION : LA HAIE BASSE
Le cahier des charges était assez simple : avoir une haie sans entretien, basse pour ne pas gêner le maraicher voisin, en partie persistante, riche en fleurs et en baies.
Une liste d’essences répondant à ces critères a donc été élaborée : Lonicera nitida (chèvrefeuille arbustif), cassis, Symphoricarpos chenaultii, groseillier à grappes rouge, Mahonia aquifolium, Cotoneaster horizontalis, Leycesteria formosa (arbre aux faisans) et Rosa rugosa (rosier du Japon).
Plantés sur deux rangs en quinconce sur paillage, protégés par des manchons de la dent du lièvre les premières saisons, les plantes se sont développées jusqu’à créer cinq ans plus tard une haie d’1,20 m de haut environ, pour 1,50 m de large, sans aucun entretien.

LE BON COMPROMIS ABRI-NOURRITURE-ENCOMBREMENT MINIMAL
L’objectif premier est totalement rempli, avec une haie dense, semi-persistante, offrant un abri été comme hiver, produisant des fleurs, des baies, servant de repère visuel au gibier, et permettant même au promeneur de glaner une groseille !



Côté agriculteur : aucun entretien, aucune contrainte. Pas d’épareuse à passer une à deux fois par an, aucune difficulté pour rouler sur le chemin voisin avec de l’outillage accroché au tracteur;
LE BONUS : UNE BANDE DE LUZERNE
Une bande de 9m de luzerne a été semée et conservée le long de la haie. Un site de nidification idéal pour les perdrix et faisans, de la nourriture pour les lièvres, des insectes pour les jeunes oiseaux et des fleurs pour les pollinisateurs.
Ce type de haie n’est pas la solution miracle; il faudra toujours des haies avec des strates arbustives et arborescentes. Mais c’est un outil de plus dans la palette du chasseur aménageur, soucieux de partenariats intelligents avec les agriculteurs.
